La branche politique de la résistance palestinienne, représentée par son dirigeant Bassem Naïm, a fermement rejeté la dernière réponse israélienne à la proposition de cessez-le-feu présentée par l’émissaire américain Steve Weitecoff. Selon Naïm, cette réponse « ne respecte aucun des termes convenus précédemment » et ne satisfait même pas les exigences minimales du peuple palestinien.
Il a tenu à préciser, dans une déclaration relayée par la chaîne Al-Mayadeen, que la résistance palestinienne n’a jamais refusé la proposition initiale de Weitecoff. Au contraire, un consensus avait été trouvé la semaine précédente sur une base de négociation jugée acceptable par l’émissaire américain. Cependant, la réponse israélienne, arrivée ensuite, a trahi ces termes. Aucun des points convenus n’a été respecté, a-t-il souligné, tout en insistant sur la responsabilité sérieuse dont la résistance a fait preuve, tenant compte des souffrances du peuple palestinien en formulant une contre-proposition respectant au moins les revendications de base. Ces revendications fondamentales incluent une trêve d’au moins 60 jours, garantissant un cessez-le-feu effectif, une aide humanitaire suffisante et sans entrave, ainsi que des garanties claires conduisant à l’arrêt total des hostilités et au retrait complet des forces israéliennes du territoire de Ghaza. Bassem Naïm a dénoncé une négociation déséquilibrée où la réponse israélienne est systématiquement présentée comme la seule base valable pour les discussions, qualifiant cette approche d’ »injuste » et révélatrice d’un parti pris total en faveur de l’occupant. Il a détaillé les principaux points de divergence avec la réponse israélienne : la proposition d’une trêve temporaire de 60 jours sans garanties sérieuses, accompagnée de la tentative d’Israël de récupérer ses prisonniers dès la première semaine avant de potentiellement reprendre les hostilités ; une aide humanitaire conditionnée par un plan israélien et non conforme à l’accord signé le 19 janvier 2025, ce qui selon lui équivaut à « militariser l’aide » et à soutenir un plan d’expulsion ; un redéploiement militaire renégocié selon la présence actuelle d’Israël, ce qui légitimerait son contrôle militaire sur Ghaza ; enfin, aucune garantie réelle d’arrêt définitif de la guerre, Israël évoquant seulement des « réarrangements sécuritaires internes » sans engagement de retrait total. Par ailleurs, Al-Mayadeen a obtenu le document officiel de réponse unifiée de la résistance palestinienne et des factions alliées, qui exige un cessez-le-feu de 60 jours garanti par les États-Unis, la libération de dix prisonniers israéliens vivants ainsi que la restitution de dix-huit corps selon un calendrier précis, ainsi qu’une entrée immédiate de l’aide humanitaire conformément à l’accord de janvier. Le plan palestinien prévoit aussi la réhabilitation des infrastructures civiles telles que les hôpitaux, écoles et boulangeries, la liberté de circulation par le passage de Rafah sans restrictions, la relance du commerce local et une reconstruction de Ghaza sur trois à cinq ans sous supervision internationale (ONU, Égypte, Qatar). Le cessez-le-feu doit inclure l’arrêt total des opérations militaires israéliennes dès sa mise en œuvre, l’interdiction de tout survol militaire pendant dix à douze heures quotidiennes, notamment lors des échanges de prisonniers, et le retrait des forces d’occupation jusqu’aux lignes du 2 mars 2025. Un processus de négociations indirectes avec garantie internationale doit s’engager pour un échange global de prisonniers et un cessez-le-feu permanent. La résistance s’engage à fournir dans les dix jours les informations sur les détenus toujours vivants ou décédés, en attente de réciprocité israélienne concernant les prisonniers palestiniens capturés depuis octobre 2023. La gestion future de Ghaza serait confiée à un gouvernement de technocrates indépendant avec un mandat complet dès l’application de l’accord. Un dirigeant palestinien a confirmé que toutes les factions soutiennent cette proposition à condition que les États-Unis garantissent un arrêt total des hostilités, une trêve de cinq ans, un retour inconditionnel de l’aide humanitaire, la reprise de l’administration locale par une commission civile, et le retrait complet des forces israéliennes au-delà de la ligne du 2 mars. De son côté, Steve Weitecoff a exprimé sa déception face à la réponse palestinienne, estimant qu’elle pourrait faire reculer le processus de paix. Il a exhorté la résistance à accepter le cadre proposé comme unique base valable de négociation, affirmant que cela constitue la seule voie pour obtenir la libération de la moitié des prisonniers et avancer vers un cessez-le-feu durable. Cette position a été vivement critiquée par un responsable palestinien, qui l’a jugée « injuste et totalement partiale ».
M. Seghilani