«La première mouture du statut particulier du personnel de la santé sera soumise à la Fonction publique dans les dix prochains jours». C’est ce qu’a annoncé, depuis Annaba, le ministre de la Santé Abdelhak Saïhi. En effet, après avoir annoncé il y a quelques jours que l’élaboration du statut particulier du personnel de la santé ait atteint un stade avancé, le ministre Saïhi vient de confirmer l’avancée notable du dossier, puisqu’il sera soumis, dans dix jours au plus tard, à la Fonction publique. Depuis Annaba où il a inauguré un hôpital régional dans la commune d’EL-Bouni, Saïhi a précisé en marge de l’évènement que le projet de loi a été préparé avec la participation du partenaire social et vise principalement à redonner de la considération au rôle et à la fonction du médecin référent. Selon le ministre, cette feuille de route « est le cadre idéal pour la prise en charge de toutes les revendications des employés du secteur, quel que soit leur grade », car, assure-t-il, « le dialogue est l’outil principal de la résolution de tous les problèmes ». Rappelant qu’une série de concertations a eu lieu entre le ministre de la Santé et les différents syndicats de manière à permettre la prise en charge de l’ensemble de leurs préoccupations socio-professionnelles, et écouter leurs propositions quant aux amendements nécessaires ainsi que les réponses à apporter à certaines réserves de la Fonction publique. Dans ce cadre, rappelons, certaines audiences accordées par Saihi à plusieurs syndicats , à l’instar du Syndicat national des enseignant-chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu), le Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo) et la Fédération nationale des travailleurs de la santé (FNTS) affiliée à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et le Syndicat national des sages-femmes, le Syndicat national des médecins généralistes de la santé publique (SNMG/SP). Cependant lors de sa rencontre avec le SNMG/SP, Abdelhak Saïhi s’est engagé à répondre à l’une des principales revendications des médecins généralistes, celle d’inscrire dans le statut particulier de ce corps de nouveaux grades et postes à l’instar de celui du médecin référent et de la spécialisation à l’exemple des médecins urgentistes. Il s’est également engagé à élargir le champ des compétences et à la reconnaissance statutaire des CES et des compétences acquises. De même, le ministre a rassuré, lors de la rencontre avec le Syndicat national des sages-femmes, à l’élaboration de nomenclatures des missions pour faire connaître cette profession et le domaine d’intervention de la sage-femme. Lors de la rencontre avec le Snechu, la prise en charge de la question de la révision du statut des hospitalo-universitaires a également été abordée afin d’améliorer les rétributions et l’organisation du travail ainsi que la nécessité de revoir le régime indemnitaire. Toutefois, certains statuts restent toujours en débat, à l’instar de celui du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP). Ces derniers attendent depuis plus de onze ans que le projet d’amendement du statut de ce corps, bien qu’il soit finalisé et approuvé par le ministère de la Santé et envoyé à la Fonction publique depuis 2011. Signalant à ce propos, que le SNPSSP ne cesse d’interpeller les hautes instances du pays et à leur tête le président de la République sur le fait que le statut particulier des praticiens spécialistes est «le statut particulier le plus injuste et le plus pénalisant de la Fonction publique eu égard des critères arrêtés par la Fonction publique en termes d’études universitaires et de compétences».
Sarah Oubraham