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PROCÉS DE KARIM TABBOU : Quatre ans de prison ferme requis par le parquet

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Inculpé pour « atteinte au moral de l’Armée et à l’Unité nationale », ainsi que d’« incitation à la violence », et placé en détention provisoire le 12 septembre dernier, le procès du militant et porte-parole de l’Union démocratique et sociale (UDS-parti non agréé), Karim Tabbou, s’est ouvert hier, au tribunal de Sidi M’Hamed, à Alger. Vers la fin de l’après-midi, et après son audition, le parquet près cette instance judiciaire a requis à son encontre une peine de quatre ans de prison ferme assortie d’une amende de 200 000 DA.

Retour sur le déroulement du procès
Avant le début de l’ouverture de l’audience, des sympathisants de Tabbou ont observé un grand rassemblement, le matin, devant le tribunal de Sidi M’hamed, en scandant « libérez les otages ! ». Poursuivi pour « atteinte au moral de l’Armée » et à « l’Unité nationale », et « incitation à la violence », Tabbou a eu droit à un collectif de défense composé de plus de 100 avocats. Ces derniers ont demandé, dans un premier temps, la procédure de l’exception d’inconstitutionnalité du procès en introduisant une série de recours auprès du Conseil constitutionnel (CC). Le magistrat s’est retiré pour délibération avant de revenir et se prononcer contre la demande de déclencher les procédures de l’exception d’inconstitutionnalité de procès. La défense s’est défendu que le rapport fait par le juge instructeur sur les biens et comptes de Tabbou à l’étranger soit infondé. La défense a plaidé non recevables toutes les procédures entamées contre Karim Tabbou. Qu’à cela ne tienne, le procès a été repris ensuite. Après la lecture des accusations, Karim Tabbou a nié les charges retenues contre lui et surtout « l’atteinte à l’Unité nationale », chose qu’il a considérée comme « sacrée » (l’Unité nationale, ndlr) pour lui. « J’ai les larmes aux yeux quand j’appréhende que dans le futur, et une fois grandi, mon fils découvrira dans mon casier judiciaire que son père est poursuivi dans une affaire d’atteinte à l’unité de l’État », a-t-il rétorqué aux interrogations du juge.

« L’unité nationale est sacrée pour ma famille »
Tabbou a considéré que les charges retenues contre lui sont basées sur sa qualité de militant politique et non pas sur la base d’un citoyen algérien, ajoutant aussi que son arrestation et interpellation par les services de sécurités ont intervenués dans un contexte politique qu’il faut bien cerner pour comprendre la nature de ces charges. « Il n’y a aucune preuve ou dossier dans cette affaire. J’étais surpris qu’à chaque fois le mandat de mise à dépôt est renouvelée contre ma personne », a-t-il souligné. « La question de l’Unité nationale est une question sacrée dans ma famille. Moi et mes frères, nous avons eu des liens matrimoniaux avec pratiquement toutes les wilayas. Serait-ce alors acceptable de m’accuser d’atteinte à l’Unité nationale ? », s’est-il interrogé. Il s’est défendu en martelant : « À l’époque du colonialisme, les colons ont amené mon père à la place publique du village, pour le dénuder et de mettre sur sa tête une bouteille de vin pour lui faire peur, car il était handicapé.  Et voici aujourd’hui, son fils devant vous, accusé d’atteinte à l’Unité nationale ». Aussi, Tabbou a dénoncé les conditions de son incarcération à la prison de Koléa et sa mise dans une cellule individuelle, appelant le ministre de la Justice à enquêter sur les circonstances qu’il a qualifiées de « déplorables ». La magistrate l’interroge : « Pourquoi avez-vous qualifié l’Institution militaire d’un parti politique? » Tabbou répond: « Il est normal de respecter l’Armée et les organes de sécurité. Nous avons tous des membres de nos familles qui travaillent dans l’Armée ou dans la Police. Mais, je suis un politicien, et je refuse de me contenter du rôle de valoriser les discours. Je suis par nature une personne qui est beaucoup plus dans la critique ».
Hamid Mecheri

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