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Prix, « BMS » Ramadhan

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Véritable casse-tête. Surveiller les prix durant toute l’année n’est pas facile. Mais alors au cours du mois de Ramadhan c’est doublement difficile. On aura beau innover pour créer les mécanismes afin de dissuader l’élément humain à se laisser tenter par le gain facile, la forte demande qui s’empare du marché passe allégrement toutes les digues placées par les autorités pour protéger les consommateurs.
Dans un tel contexte et à quelques jours du mois de Ramadhan, on se demande si notre ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, ne s’est pas trop précipité en annonçant, à la fin du mois dernier depuis Boumerdès, une baisse des prix, de 10 à 25%, sur les produits alimentaires et même sur l’électro-ménager ? Cela faisait suite à son appel aux producteurs de ces produits les invitant à réduire leurs prix. Il a cru déceler une adhésion à son appel. En fait ce sont quelques producteurs qui ont répondu favorablement à son appel. Mais dans notre vaste pays et ses 3 millions de commerçants, « une hirondelle ne fait pas le printemps ». Reste la solution du « bâton ». On l’a vu, au début de la semaine, piquer une colère mal contenue, lorsqu’il s’est rendu compte que le prix de la viande ovine avait atteint par endroits le prix de 3 000 dinars et plus le kilo.
Ceci avant même que ne commence le mois de Ramadhan. On a appris par la même occasion qu’il y avait sur le marché 3 catégories de viande, celle dite du troc, celle de l’emballage sous vide et celle dite « carcasse ». 3 catégories à prix différents. Ce qui complique la tâche des contrôleurs. L’aide inattendue du ministère de l’Agriculture qui a créé une application sur son site web pour trouver le point de vente dédié aux denrées alimentaires à prix protégés sur l’ensemble des wilayas tombe à point nommé. On vous donne l’adresse du site à toutes fins utiles : https: // souk.madr.gov.dz/#/home. Sortis de ces espaces, c’est l’aventure avec ses risques de se faire plumer. Car il serait utopique de croire que ceux qui depuis la nuit des temps se remplissaient les poches à chaque Ramadhan, vont, subitement, lâcher prise cette année. Ce qui ne veut pas dire que les contrôles et les sanctions seront absents. Mais comme dans tout trafic, une cargaison de perdue, dix de gagnées. Une question taraude l’esprit : dans cette lutte que mène le gouvernement pour défendre le pouvoir d’achat des citoyens, où sont les associations de défense des consommateurs ? Certains leaders de ces associations semblent n’intervenir que pour rechercher une visibilité « promotionnelle » tant leurs sujets sont démagogiques. Le gouvernement a les moyens de les rappeler à l’ordre dans l’intérêt général. Il lui suffit d’agir sur la subvention qui leur est allouée par le Trésor public. Et enfin un numéro vert à la disposition des citoyens ne serait pas de trop dans cette lutte contre la valse des prix !
Zouhir Mebarki

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