En visite de travail à Washington, depuis mardi, chargé par le président Abdelmadjid Tebboune, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf a rencontré des responsables de haut niveau au Conseil de sécurité nationale à la Maison-Blanche et au Département d’État américain. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf s’est entretenu avec le Coordinateur pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord du Conseil de sécurité nationale à la Maison-Blanche, Brett McGurk, et le Secrétaire d’Etat adjoint, Derek Chollet qui s’apprête à occuper le poste de sous-secrétaire à la Défense. Avec Brett McGurk il a été question des derniers développements de la situation au Moyen-Orient, de la question palestinienne et de la crise en Libye, dans le contexte des efforts consentis par les Nations unies pour réunir les conditions nécessaires à l’organisation d’élections libres et régulières permettant de mettre un terme à la division. Quant à Derek Chollet, les entretiens ont porté sur les développements de la crise au Niger et les voies et moyens à même de coordonner les efforts des deux pays tendant à renforcer les chances d’un règlement pacifique de la crise dans ce pays frère et voisin, ajoute le communiqué. La même source indique que ces rencontres ont mis en relief « la solidité du partenariat unissant l’Algérie et les États-Unis, et souligné particulièrement la volonté et la disposition des deux parties à œuvrer à son renforcement dans le cadre des échéances bilatérales politiques et économiques à venir, de manière à renforcer leurs intérêts communs et à concrétiser leur engagement mutuel à contribuer au règlement des conflits et à l’instauration de la sécurité et la stabilité ». La situation au Niger a sans doute marqué fortement les entretiens de Ahmed Attaf avec les hauts responsables américains. Ainsi, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken a déclaré que les Etats-Unis soutenaient «le leadership et le travail de la Cédéao» pour le «retour à l’ordre constitutionnel». «Les États-Unis apprécient la détermination de la Cédéao à explorer toutes les options pour une résolution pacifique de la crise», a-t-il ajouté par la suite. On sait que la sous-secrétaire d’État américaine aux Affaires étrangères Victoria Nuland est allée il y a quelques jours à Niamey, mais n’a pu rencontrer le président déchu Mohamed Bazoum et n’a réussi à communiquer avec lui que par téléphone. Elle n’a pas non plus été autorisée à rencontrer le général Abdourahmane Tiani, président du Comité national de sauvegarde de la Patrie, nouvelle autorité au Niger après le renversement de Mohamed Bazoum, ex-président. La responsable américaine a toutefois eu une réunion avec le chef d’état-major nommé Moussa Salaou Barmou, ainsi qu’avec trois de ses plus proches collaborateurs.
D’après Russia Today, qui se réfère au Wall Street Journal, le chef d’état-major de l’armée nigérienne, Moussa Salou Barmo, a confirmé que les nouvelles autorités militaires du pays sont prêtes à renoncer au soutien américain en échange de la souveraineté. Le Wall Street Journal a rapporté que les États-Unis avaient suspendu l’entraînement des forces nigériennes et certaines autres aides à la suite du coup d’État militaire au Niger. Le journal note que la participation de Barmo au coup d’État déroute les États-Unis, car il était considéré comme proche de Washington, en plus d’avoir reçu une formation à l’US National Defense University. Le général de division Barmo était le commandant des forces spéciales de l’armée nigérienne avant d’être promu chef d’état-major à la suite du coup d’État. Le Wall Street Journal a rappelé que les États-Unis avaient dépensé environ 500 millions de dollars pour soutenir les forces armées au Niger, dont environ 110 millions de dollars pour construire une base de drones dans la ville d’Agadez.
M’hamed Rebah