Les Américains ont voté, hier, pour élire leur 45e président. Un scrutin suivi et scruté de par le monde, après une longue campagne électorale, digne d’un show médiatique des émissions-télé de l’Oncle Sam, qu’ont animé les candidats rivaux, la démocrate Hillary Clinton et le républicain Donald Trump.
La 45e présidentielle américaine ouvre la voie à une nouvelle étape, dans la vie politico-institutionnelle aux États-Unis. Le pays verra, en effet, pour la première fois, une femme occuper le bureau ovale de la Maison-Blanche. Elle représentera ce pays, sur la scène internationale, non pas en tant que secrétaire d’État aux Affaires étrangères. Après plus de huit ans de l’évènement nouveau qu’ont vécu les Américains, par l’élection de Barack Obama, premier président noir dans l’histoire des États-Unis, voilà qu’après l’expiration de son deuxième mandat, ils verront la Maison-Blanche occupée par une femme, au rang de président des États-Unis.
Dans sa jeunesse, à peine 17 ans, Hillary-Diane Rodham-Clinton, née en octobre 1947, à Chicago, à l’Illinois, rejoint un groupe de jeunes Républicains, en 1964, et fait campagne pour le candidat Barry Goldwate à l’élection présidentielle, lequel candidat prônait l’usage de l’arme atomique au Viêt-Nam. Ce n’est qu’en 1968, alors que le monde occidental vivait un souffle de vent nouveau, comme ce fut le cas dans les universités et les milieux artistiques aux États-Unis, notamment avec le mouvement contre la guerre de l’armée américaine au Viêt-Nam, Hillary tourne le dos aux Républicains et rejoint les rangs des Démocrates. 1976, elle rejoint l’équipe de campagne du candidat Jimmy Carter, élu président des États-Unis, pour un mandat de quatre ans. Après plus de quarante ans de vie politique, notamment durant ses années passées à la Maison-Blanche, au titre de Première dame du pays, son mari, Bill Clinton, occupait le bureau ovale, Hillary Clinton revient pour l’occuper à son tour. Alors que la bataille pour l’élection d’un président aux États-Unis, ayant toujours était entre Démocrates et Républicains, une large opinion américaine a manifesté son désintéressement à cette présidentielle, estimant que la vie politique aux États-Unis est usée par le simple rôle joué, depuis longtemps, par le duo démocrate-républicain. D’autres Américains n’ont pas caché leur opinion sur le niveau «médiocre» de la campagne électorale pour élire le 45e candidat des États-Unis, au poste disputé par la démocrate Hillary Clinton, ancienne Première dame des États-Unis puis secrétaire d’État, et le républicain, le riche homme d’affaires Donald Trump, lequel s’est inspiré de la campagne de l’ex-président américain, l’acteur Ronald Reggan, par son slogan de campagne «Rendre à l’Amérique sa grandeur !», et en s’habillant, souvent, du «rouge, blanc et bleu», les couleurs qui renvoient au «rassemblement pour l’américanisme», point central, sur lequel s’est appuyé Reggan pour mener sa course, en 1980, contre Carter, vers la Maison-Blanche. Mais les temps actuels diffèrent des années 80, décennie précédant l’avènement de l’unipolarité dans le monde par la domination américaine, dès les années 90, de la scène mondiale, suite notamment à la chute du Mur de Berlin. Les rapports internationaux étant en mutation suite à l’émergence de nouvelles puissances économiques, mais aussi militaires, dont le retour en force du rôle de la Russie, une donne non absente lors de la bataille électorale du duo Hillary-Donald à cette présidentielle, comme à ces précédentes, le lobby militaro-industriel américain a eu son mot à dire.
Karima Bennour