En annonçant que les formulaires des signatures pourront être retirés le lendemain de la convocation du corps électoral, le président de l’ANIE, Mohamed Chorfi, a mis le doigt sur l’une des plus difficiles formalités que doivent affronter les candidats. Donc tous les postulants qui se sont déclarés à ce jour, ne sont que des candidats à la candidature. Et ce jusqu’à la validation par l’ANIE ou par la Cour constitutionnelle en cas de recours. Parmi les postulants qui se sont déclarés, il y a deux femmes, Mme Louiza Hanoune qui a été candidate à trois élections présidentielles passées et Mme Zoubida Assoul. Les autres postulants sont Belkacem Sahli, Abdelali Hassani Cherif (MSP), le FFS a confirmé sa participation et le nom de son postulant sera connu incessamment. Cette liste pourra s’allonger au fil des jours. Mais le plus difficile sera le recueil des signatures. Pour chaque postulant il faudra soit 600 signatures d’élus soit 50 000 signatures d’électeurs inscrits. Dans les deux cas, les signataires doivent résider dans 29 wilayas avec cette particularité de 1200 signatures par wilaya pour la formule des électeurs. Comme on peut le constater, c’est une véritable épreuve pour le candidat dont le parti n’a pas les 600 élus exigés. Certains, comme Sahli, a pris la précaution d’être parrainé par une coalition de sept partis. Il n’empêche qu’il faudra attendre les validations pour que les postulants deviennent de vrais candidats. Pour l’instant, la liste des candidats est l’une des inconnues de ce rendez-vous électoral. D’autres inconnues existent également comme l’arrivée d’autres postulants. Celui du parti Jil Jadid ou encore du RCD qui ne se sont pas encore positionnés. Dans tous les cas de figures, la configuration politique et le contexte dans lesquels se prépare cette élection présidentielle sont différents des échéances du passé. Le poids des partis ainsi que l’état des réseaux se sont certainement modifiés avec les années qui passent. D’ailleurs, on le voit avec cette tendance à recourir à la formule des alliances. Nous avons vu celle des 7 partis qui soutiennent Belkacem Sahli. L’autre coalition regroupe de « grosses cylindrées » comme le FLN, le RND, le Front El-Moustakbel et le mouvement El-Bina. Deux partis de cette coalition, le RND et El-Bina, ont déjà choisi de soutenir la candidature, pour un deuxième mandat, du Président sortant, Abdelmadjid Tebboune, en l’exhortant de se représenter. Nul doute que d’autres formations politiques suivront cet exemple si tant est que le président Tebboune déclare son intention de briguer un second mandat. En attendant, c’est la deuxième inconnue à ce stade du scrutin. Malgré les appels des partis et des personnalités civiles et politiques pour un deuxième mandat, Abdelmadjid Tebboune semble totalement pris par la direction des affaires du pays. Il compte s’y consacrer jusqu’au dernier moment. « Chaque chose en son temps » semble répondre le Premier magistrat du pays. Avant le 7 septembre, il y a le 8 juin et le 18 juillet.
Zouhir Mebarki