Invité de l’émission « L’Épreuve de vérité » de Public Sénat, le proche de François Hollande, le sénateur Didier Guillaume, a évoqué cette date.
Didier Guillaume, chef de file des sénateurs socialistes et proche de François Hollande, a affirmé mardi sur Public Sénat que le président de la République annoncerait, le 10 décembre, s’il est candidat à sa succession, information non confirmée par l’Élysée. Le sénateur a répété cette date un peu plus tard dans l’émission, incitant ses camarades socialistes à rester « tranquilles […], sereins » et à « travaill[er] » d’ici là. Interrogé, un proche du chef de l’État a jugé la date « crédible », la décision de François Hollande sur sa candidature devant « intervenir logiquement après la convention nationale du PS du 3 décembre et un peu avant la date butoir du 15 de manière à lui permettre, le cas échéant, de réunir formellement les parrainages nécessaires ». Le PS doit, par ailleurs, désigner ses candidats aux premier et second tours des législatives de 2017 les 8 et 9 décembre, a observé ce proche. Le 10 décembre est aussi la date choisie par Emmanuel Macron pour organiser un grand meeting, a priori à Paris.
Guillaume a-t-il une préférence entre François Hollande et Manuel Valls pour porter les couleurs du PS ? « François Hollande et Manuel Valls sont les deux meilleurs candidats que nous pouvons avoir […] Il n’y a pas à les opposer […] Si [François Hollande] est candidat je le soutiendrai, s’il n’est pas candidat, eh bien je pense que c’est Manuel Valls qui devra prendre le flambeau », a-t-il répondu. «Moi, je ne veux pas participer au débat de choisir l’un ou l’autre, parce qu’en fait institutionnellement la question ne va pas se poser. Ils ne vont pas être candidats l’un contre l’autre, ou l’un face à l’autre, ou l’un à côté de l’autre », a-t-il ajouté. Interrogé sur la candidature d’Emmanuel Macron, Didier Guillaume a appelé l’ex-ministre de l’Économie à rejoindre la primaire de la gauche, dont les deux tours se dérouleront les 22 et 29 janvier.
Du « c’est foutu » à « c’est jouable »
« Faire comme conclusion à la primaire de la droite que les partis politiques sont morts, au moment où les Républicains organisent une primaire […] de plus de 4 millions de personnes, excusez-moi de vous dire que c’est un peu hardi comme raisonnement », a-t-il ironisé. « Ceux qui pensent qu’il n’y a pas de différence entre la droite et la gauche se mettent le doigt dans l’œil », a-t-il ajouté, en renvoyant au programme de François Fillon. Guillaume se refuse, par ailleurs, à laisser sans combattre Arnaud Montebourg remporter la primaire de la gauche. « Nous devons tout faire pour que la ligne réformiste l’emporte. Les équilibres de ce pays, que nous avons mis en place aujourd’hui, ce n’est pas porté dans une aventure extrême-gauchisée », a-t-il dit. Défendant le bilan du quinquennat de François Hollande, qui « va être revalorisé », Didier Guillaume a estimé qu’une porte s’était rouverte pour la gauche avec la nette victoire de François Fillon au premier tour de la primaire de droite. « La semaine dernière quand je rencontrais les sénateurs socialistes, ils me disaient : Je crois bien que c’est foutu. Depuis lundi ils disent : Hum, je pense que c’est jouable. »