Réunis depuis vendredi dernier à Zéralda (Alger), les militants du Parti des travailleurs (PT) ont clôturé, hier, leur septième congrès ordinaire pour organiser son agenda politique. En voulant surtout éviter de passer à côté des débats qui préoccupent la scène nationale, Louisa Hanoune, leader du PT, a laissé samedi dernier éclater une surprise en braquant ainsi les regards sur elle. Selon Hanoune, le président Bouteflika annoncera mercredi prochain d’importantes mesures concernant l’avenir du pays et surtout des décisions liées aux futures joutes électorales. «Ce 26 décembre, il y aura de nouveaux développements. Le Président annoncera, à l’occasion de la signature de la loi de finances 2019, des décisions importantes. Des sources presque officielles, nous ont dit de nous attendre, ce mercredi, à du nouveau», a lancé Louisa Hanoune, lors d’un point de presse durant le deuxième jour du congrès du PT. Tous ceux qui la côtoient de près ou d’un peu plus loin sont unanimes : la secrétaire générale du PT ne se laisse jamais hasarder en lançant de telles hypothèses sans avoir à vérifier leur crédibilité. Même lors de ses échanges avec les journalistes dans les couloirs du siège de son parti à El-Harrach ou ailleurs, elle contrôle et filtre toutes les données qu’elle donne en prenant le soin de bien les argumenter. Pour la patronne du PT donc, la fin de cette semaine – la dernière et qui marque aussi la fin de l’année 2018 -, risque de chambouler tous les plans, ce qui contraindrait sans nul doute les chefs de partis à revoir profondément leurs plans. Pour le PT, le futur politique du pays est porteur d’inquiétudes, donc il est nécessaire que l’État commence à clarifier ce qui se trame dans les coulisses pour «voir où nous allons». Évoquant les prochaines élections présidentielles, Louisa Hanoune a assuré que le congrès de son parti n’a pas envisagé de trancher ce scrutin crucial pour le pays, en précisant toutefois que «tout le monde est conscient que la présidentielle d’avril 2019 comporte de nombreux risques pour la nation, et ce, à la lumière de la situation actuelle qui prévaut dans le pays». «Il existe des craintes de dérive», a-t-elle glissé, avant de poursuivre : «Le PT, qui milite à travers la campagne pour l’élection d’une Assemblée constituante afin de hâter le départ du système actuel périmé qui organise la faillite du pays, ne peut être indifférent à toute autre démarche au regard de la gravité de la crise politique sans précédent que traverse notre pays». Réagissant aux initiatives politiques qui ont vu le jour récemment sur la scène politique, notamment celle d’Amar Ghoul relative à «une conférence nationale inclusive», Hanoune a pris des pincettes en s’interrogeant : «Quels sont les objectifs de cette conférence ? Qui va la convoquer ? Qui y participera ?». De même, Hanoune a jugé insuffisants les arguments avancés par Abderrezak Makri et Amar Ghoul, respectivement présidents du MSP et TAJ, pour que le PT adhère à leurs initiatives consistant notamment sur un report de la présidentielle et la convocation d’une conférence nationale. Elle a démenti d’ailleurs toute rencontre avec ces deux chefs de partis. «On ne peut trancher qu’une fois connues les vraies décisions. Ce qui est sûr, c’est que ces initiatives ne contribuent pas à la clarification car nous ne connaissons ni la source ni les objectifs recherchés. Elles n’aident pas à la clarté et au discernement. On n’a tranché ni par oui ni par non», a-t-elle souligné. Sur le front interne, le congrès du PT, qui a pris fin hier, était sans véritable enjeu : Louisa Hanoune, à la tête de ce parti depuis 2003, a été la seule candidate pour se succéder à elle-même, une formalité pour les congressistes qui n’ont pas ainsi mis du temps pour lui renouveler le bail.
H. M.