Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, a réaffirmé, hier, que son secteur « n’a aucune intention » de privatiser les prestations universitaires, rappelant que la Conférence nationale, prévue fin 2017, réexaminera le dossier, y compris l’aide de l’État à l’étudiant. « Le secteur des prestations universitaires ne sera pas privatisé, et la question n’a nullement été évoquée », a déclaré Hadjar à la presse, en marge d’une rencontre avec les représentants des organisations estudiantines, avant de préciser qu’il s’est agi de l’amélioration des prestations, dont l’hébergement et la restauration, en les confiant à des gens du domaine ». Il a estimé en outre que cette rencontre, première du genre depuis l’année universitaire 2016-2017, « permettra de cerner les problèmes auxquels fait face l’Université, notamment ceux d’ordre pédagogique ou liés aux prestations universitaires ». Il a souligné qu' »il est au courant de ces problèmes à travers les rapports que lui destinent les organisations estudiantines en particulier, en ce qui a trait au non-respect de certains établissements universitaires de ce qui a été conclu lors des rencontres régulières précédentes, et la non reprise des cours dans certaines universités, bien qu’aucun problème ne se pose à leur niveau ». À cette occasion, le ministre de l’Enseignement supérieur a tenu à dire que des inspecteurs du ministère ont été dépêchés pour prendre plus ample connaissance des problèmes, et tenter d’apporter les solutions. Il a souhaité, cependant, que les organisations estudiantines deviennent des « écoles politiques qui forment les étudiants adhérents ». Par ailleurs, les représentants des organisations avaient, quant à eux, exprimé, avant la rencontre, leur « attachement à la gratuité de l’enseignement et au maintien des tarifs actuels de restauration et de transport, avec une éventuelle révision pour leur amélioration ». Il est à rappeler qu’en juillet dernier la question de la privatisation de l’Université a fait polémique, après les déclarations de Hadjar qui s’en était exprimé. En effet, le ministre avait abordé la question de l’insuffisance des prestations offertes aux étudiants. S’exprimant dans le contexte de la conjoncture économique caractérisée par l’amenuisement des ressources publiques, le membre du gouvernement a indiqué que son département prend acte des lacunes signalées dans le cadre de la gestion des œuvres universitaires. Il s’agit, précisément, des problèmes en trait avec l’hébergement, le transport et la restauration, dont souffrent notamment les étudiants algériens. À ce titre, et pour permettre justement d’améliorer la qualité de ces prestations, il a rappelé que le gouvernement, qui revoit son système de subvention, œuvre à affecter aux œuvres universitaires des dotations financières plus «rigoureuses», certes, mais mieux «ciblées».
Hadjar, qui s’est exprimé à travers un entretien accordé à un quotidien national d’expression arabe, a fait remarquer qu’à l’instar des autres secteurs l’Université doit s’accommoder avec les nouvelles orientations économiques, notamment celle prévoyant une transition du système «tout-subventionniste», à celui orienté vers une gestion plus rationnelles des dotations de l’État. Pour ce faire, le ministre a affirmé qu’il est temps de procéder à la réforme des œuvres universitaires. C’est ainsi qu’il a annoncé l’organisation d’«un symposium national pour les œuvres universitaires». Ce qui est, en soi, une sorte d’assises nationales, à travers lesquelles les participants de la sphère universitaires se pencheront sur la problématique citée, pour mieux aborder les perspectives et les solutions qui s’imposent en conséquence.