La voix de l’Union générale des travailleurs algériens s’est fait entendre en cette rentrée sociale marquée par les sérieuses préoccupations qui touchent au pouvoir d’achat. C’est d’ailleurs sur ce point qu’a insisté son nouveau secrétaire général, Amar Takdjout, pour sa première sortie médiatique, lors de son passage, lundi, à la Chaîne 2 de la Radio nationale. Amar Takdjout a évoqué les nombreuses contraintes auxquelles les travailleurs font face, en particulier, le problème de l’érosion du pouvoir d’achat face à la hausse des prix, tout en faisant observer que cette réalité «objective» n’est pas propre à l’Algérie et qu’elle constitue un dénominateur commun à tous les pays de la planète. Selon le SG de l’UGTA la question du pouvoir d’achat nécessite une réflexion approfondie, car, fait-il constater, « les augmentations accordées sont rapidement grignotées par l’inflation ». Il trouve que les mécanismes en vigueur visant à préserver le pouvoir d’achat s’avèrent insuffisants. Aussi, annonce-t-il, l’intention de l’UGTA de faire des propositions qui permettront de maîtriser les prix et préserver le train de vie des travailleurs », a-t-il indiqué. Amar Takdjout n’a pas manqué de signaler les points positifs de cette rentrée sociale et les améliorations enregistrées. La centrale syndicale se préoccupe également de la santé mentale des travailleurs. « Nous ne devons pas nous limiter aux seules maladies professionnelles, mais nous devons prendre en charge le problème de la santé mentale des travailleurs, qui affecte la plupart d’entre eux et impacte l’économie nationale dans son ensemble », a-t-il souligné. À cet égard, il a annoncé la création d’un département composé d’experts et de médecins pour garantir le bien-être psychologique de la population active. Le secrétaire général de l’UGTA a recommandé une meilleure communication envers les citoyens pour rétablir la confiance et renforcer le Front intérieur. Il s’est adressé aussi aux patrons des entreprises privées qu’il a rappelés à leur obligation légale de respecter le droit des travailleurs à l’organisation et à la création de syndicats, surtout les dirigeants d’entreprises privées qui sont organisés en patronat. Ils doivent respecter les lois de la République et accorder aux travailleurs le droit de créer leurs propres syndicats, souligne-t-il. Beaucoup se dit sur le non-respect par certains segments du patronat, des lois de la République régissant les relations de travail ainsi que d’autres aspects, comme, les déclarations de leurs travailleurs aux caisses de sécurité sociale, ce qui explique la mauvaise santé de la Caisse nationale des retraités. Idem pour le non-respect des conditions de sécurité en particulier dans le secteur du bâtiment, visible à l’œil nu sur les chantiers et dans les bilans des accidents de travail qui sont déplorés causant la mort de travailleurs, et dans les meilleurs cas, la paralysie, alors que certains ne bénéficient même pas de couverture sociale. L’application du SMIG, fixé à 20 000DA, soulève également des doutes quand il s’agit du secteur privé. L’informel, nuisible à l’économie du pays, l’est encore plus pour la situation sociale des travailleurs. L’informel frappe de plein fouet les efforts visant l’amélioration du pouvoir d’achat à travers les diverses augmentations, immédiatement suivies par la hausse anarchique et non réglementaire des prix des produits, et dans certains cas, cette pratique illégale touche, y compris, les produits soutenus par l’État.
M’hamed Rebah