Dans son réquisitoire, jeudi, devant la cour d’appel, le procureur de la République près le tribunal d‘Oran a requis des peines plus lourdes à l’encontre du fils d’un ancien sénateur et de cinq gardiennes de prison, condamnés respectivement, en première instance, à 18 ans et à des peines allant de 3 à 7 ans de prison ferme.
Cette affaire qui avait défrayé la chronique oranaise en 2021, a trait à un trafic transnational de drogue dure et de comprimés psychotropes dans le cadre d’un réseau dirigé par la mère d’un baron de drogue en fuite au Maroc. Au mois d’avril 2021, les policiers avaient reçu des informations faisant état de comportements et mouvements douteux du fils de l’ex-sénateur, qui se rendait souvent au quartier Médioni, dans une habitation suspectée d’abriter un trafic de drogue.
Cet individu, avait enflammé une année auparavant la toile grâce à une photo le montrant tenant un pistolet à la main et une canette de bière. Au cours de la même période sa tentative de squatter un espace du jardin méditerranéen pour y ériger un kiosque avait suscité la mobilisation de la société civile pour protéger l’espace public. Les policiers qui avaient mis en place une souricière sont parvenus à l’interpeller en compagnie d’un complice. Dans leur véhicule ils découvriront une quantité de drogue dure, des psychotropes et un montant de 200 millions de centimes.
Étendant leur compétence géographique, les policiers sont parvenus à identifier les autres membres du réseau, au total onze personnes. En effet, ce réseau était dirigé par une femme détenue à la prison de Gdyel qui avait réussi à soudoyer cinq gardiennes qui mettaient à sa disposition, durant leurs heures de travail, un téléphone portable pour coordonner les activités de son réseau, commander des quantités de drogue du Maroc, la convoyer depuis la frontière, approvisionner sa toile de dealer pour la vente. C’était un travail cousu main puisque, qui aurait pu deviner qu’un réseau de trafic de drogue était dirigé depuis une cellule et grâce à la complicité de représentants de la loi, des gardiennes de prison.
Lors du procès en première instance le tribunal avait condamné le fils du sénateur à 18 ans de réclusion criminelle, prononcé des peines de prison allant de trois à sept ans de prison et acquitté cinq autres accusés.
Dans son réquisitoire en appel, le représentant du ministère public a demandé des peines plus lourdes à l’encontre des accusés et l’annulation des décisions de relaxe dont ont bénéficié les autres mis en cause. Le verdict sera rendu, la semaine prochaine au terme des délibérations de la cour.
Slimane B.