La reconnaissance, par le président sortant Donald Trump, de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental risque de créer un climat d’instabilité en Afrique du Nord, a indiqué, l’ancien secrétaire d’État américain, James Baker. Dans une tribune publiée dans le Washington Post, M. Baker n’a pas écarté « la possibilité d’une montée des hostilités entre le Maroc et le Front Polisario », estimant que la décision « téméraire » du président américain sortant pourrait ainsi avoir de « sérieuses répercussions ». Trump avait annoncé, le 10 décembre courant, reconnaître le Sahara occidental comme faisant partie du territoire marocain en contrepartie de la normalisation par le Maroc de ses relations avec l’entité sionsite. D’autre part, cette décision, selon Baker pourrait « compliquer » les relations entre les États-Unis et l’Algérie « un important partenaire stratégique ». « La détérioration de nos relations avec l’Algérie, principal défenseur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination pourrait affecter l’avenir de nos relations commerciales ainsi que notre coopération militaire et en matière de lutte anti-terroriste », a-t-il soutenu. James Baker a considéré la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental comme « un étonnant abandon des principes du Droit international par les États-Unis ainsi que ses propres principes diplomatiques « . Il a déclaré, que « Les États-Unis ont abandonné de manière imprudente leurs principes pour quelque chose qui ne changera rien à la position de la communauté internationale en ce qui concerne la résolution du conflit », a-t-il assuré, appelant le président Biden à annuler cette décision téméraire et cynique ». « L’action téméraire (de Trump) présentée comme une (démarche) diplomatique aggravera une situation déjà dans l’impasse, celle du règlement du long conflit opposant le Maroc au peuple sahraoui autour du territoire (sahraoui) », a déploré l’ancien émissaire de l’ONU. Qualifiant la décision prise par Trump de « cynique », Baker a insisté sur le fait que les Etats-Unis « ne devaient pas tourner le dos au peuple sahraoui » en tentant, a-t-il ajouté « de rendre meilleures les relations entre Israël et ses voisins ». « Dès 1975, lorsque le Maroc a pris le contrôle du Sahara occidental par la force après le retrait de l’Espagne, les États-Unis et la plupart des membres de la communauté internationale ont refusé de reconnaître la légitimité de cette revendication ( la souveraineté sur le Sahara occidental) », a rappelé l’ancien secrétaire d’État. « La reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental par l’administration Trump est un revirement majeur et regrettable dans une politique américaine au long cours défendue aussi bien par les Démocrates que par les Républicains », a-t-il signalé notant que l’annonce faite par Trump pourrait affecter l’image des États-Unis et mettre en doute ses engagements sur le plan international. Le président Joe Biden occupera ses fonctions de président des États-Unis à partir du 20 janvier prochain.
M. B.
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