Après plusieurs mois de mise en garde et de campagnes de sensibilisation sur les conséquences néfastes du sucre, du gras, et des effets de la « malbouffe », le constat semble encore loin de la situation souhaitée. L’Algérie est de plus en plus dépendante de l’industrie agroalimentaire internationale, qui n’a ni loi ni limite.
Même si certains producteurs ont déjà entamé la réduction du taux de sucre dans leurs produits, le danger est toujours présent, et même si les consommateurs algériens ont tendance à mieux prendre soin d’eux-mêmes et se soucier de plus en plus de leur santé, les organismes des algériens continuent de s’endommager. En effet, les ravages sont significatifs, plusieurs maladies sont causées par ce mode de restauration. Obésité, diabète de type 2, problèmes cardiovasculaires, hypertension, insuffisance rénale, sédentarité, ostéoporose…la liste est longue. La culture du Mcdo, les circuits de distribution défectueux et les pratiques malsaines en tous genres, l’absence d’un contrôle d’hygiène, de conformité et de qualité sévères, ont mené et soutenu cette situation. Comment ne pas devenir malade, quand on ingurgite à longueur de journée, de la dinde et du poulet dopés aux hormones, de la poudre de lait lactée à chaque bouchée (lait yaourt fromages crème gâteaux glaces bonbons etc), et des fruits et légumes remplis de matières toxiques. Sans oublier, cela coule de source, les conséquences sur l’économie nationale, en raison des sommes énormes versées par le Trésor public. Concernant le sucre, l’entrée en vigueur de la première étape qui vise la baisse du taux de sucre dans les aliments et boissons est prévue pour le 15 du mois en cours…qu’en sera-t-il vraiment ?
Cette obésité qui fait des ravages
Alors que le fast food apporte beaucoup de glucides et du gras au corps, une étude de l’OMS réalisée en 2017 (Stepswise) a estimé à 9,7 millions le nombre d’Algériens en surpoids, voire obèses. « Nous avons besoin de nouvelles solutions pour l’obésité, de savoir ce qu’il y a de nouveau dans la recherche et innovation. Il y a toute une panoplie de produits qu’on aurait aimé avoir. Il ne suffit pas de proposer des règles comme le régime et l’activité physique » a plaidé Professeur Zekri, vice-présidente de la Société algérienne d’obésité et maladies métaboliques, vendredi, en marge des journées scientifiques organisées par Novo-Nordisk, au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif Rahal. Elle a affirmé que la surcharge pondérale prend de l’ampleur dans la population générale, jusqu’à toucher un homme sur deux et deux femmes sur trois. « Nous sommes conscients qu’il faut aller vers la prévention et les prendre en charge le plus tôt possible ces jeunes et d’un autre côté nous n’en pouvons pas nous détourner des adultes » a-t-elle poursuivi. « Si une personne perd 7% de son poids sur une période étendue sur 6 à 9 mois, elle réduit les risques de diabète de 58% » a rapporté le professeur Adlane Zaâmouche, du service médecine interne du CHU de Constantine. Il s’est référé à une étude qui a basé son approche sur un régime alimentaire équilibré et une activité sportive. Par ailleurs, l’activité physique, qui devrait être introduite dans le système éducatif l’an prochain -directive du Président, vise non seulement à repérer les potentialités en matière de futur champion, mais également promouvoir une politique de santé sans le moins de risques possibles. Combattre la malbouffe est plus que jamais nécessaire, compte tenu de nos traditions culinaires. Il y va de la santé de nos enfants. Cela fait longtemps que la ligne rouge a déjà été franchie.
Hamid Si Ahmed