La 13e Université d’été des cadres du Front Polisario a fermé ses portes, hier, à Boumerdès. Plus de 400 cadres représentant le gouvernement de la RASD, sous ses différentes instances, se sont regroupés pendant 10 jours. Cet événement a permis aux cadres sahraouis de reprendre leur souffle, après une année de lutte intense et menée sur tous les fronts contre l’occupation marocaine et ses soutiens. Cette trêve estivale a permis aussi aux responsables du Front Polisario de se concerter, de creuser la réflexion sur la suite à donner au combat et de recharger les batteries pour donner un nouvel élan à la lutte vers l’indépendance. Le Front Polisario fait de son université d’été une étrape cruciale pour se relancer. D’autant plus que le peuple sahraoui boucle, en cette année 2025, un demi-siècle de lutte contre l’occupation marocaine. Soit, après le désengagement de l’Espagne et de son retrait du Sahara occidental en 1975. De ce fait, la symbolique est très forte et le message délivré à partir de Boumerdès l’est encore plus. Le peuple sahraoui subissait, depuis 50 ans, violence, répression et violation de ses droits de la part des forces d’occupation marocaine. Au mépris du droit international, de la Charte des Nations unies et du texte constitutif de l’Union Africaine qui reconnaissent et confèrent au peuple sahraoui son droit inaliénable à l’indépendance dans le cadre d’un référendum d’autodétermination. À la force du droit international, le Makhzen a opposé la fuite en avant, les mesures dilatoires et le blocage de ce même droit international. Depuis la violation du cessez-le-feu (signé avec le Front Polisario en 1991) opérée le 13 novembre 2020, le Makhzen a choisi définitivement la voie du péril. Tout le monde connait la suite : signature de l’acte de normalisation avec l’entité sioniste et engagement d’accords tous azimuts aussi scandaleux, controversés qu’opportunistes, avec les alliés…Entre temps, le Maroc et son allié européen ont été déboutés par la Justice européenne qui a définitivement statué sur l’annulation des accords commerciaux, agricoles et de pêche. Ce qui est de facto un acte qui reconnaisse au peuple sahraoui son droit de jouir, à lui seul, de ses propres richesses naturelles. Tout l’enjeu, justement, repose sur les ressources sahraouies, aujourd’hui. Le message de Boumerdès est clair à ce sujet : le Front Polisario se jettera de toutes ses forces et mettra toute son énergie à l’œuvre pour protéger ses richesses. Car, cet objectif a valeur ou presque de l’indépendance. Pour ce faire, les cadres sahraouis ont lancé un organe chargé de « prendre en filature » et de poursuivre en justice toutes les entreprises étrangères, notamment françaises, israéliennes et émiraties, impliquées dans le vol des richesses sahraouies.
Farid Guellil