À la décision de la responsable du parti des travailleurs (PT) annoncée, dimanche dernier, à ne pas faire marche arrière sur ses déclarations accusant, la ministre de la Culture, Nadia Labidi de malversations et de conflits d’intérêts, c’était au tour de la ministre de défier, hier, Louisa Hanoune et son parti, en invitant le président de l’Assemblée populaire nationale, Ould Khelifa et les parlementaires à constituer une commission d’enquête pour tirer au claire cette affaire. ,«Je défie tous ceux qui ont tenu des propos accusateurs et je demande aux parlementaires et au président de l’Assemblée nationale populaire de constituer une commission d’enquête». Telle a été la réponse de la ministre de la Culture, Nadia Labidi, aux accusations de Louisa Hanoune et ses députés, lors du deuxième jour de l’examen au parlement du projet de lois sur les activités et le marché du livre. C’est après avoir exprimé son étonnement face à la nature des attaques dont elle a et continue de faire l’objet, de la part de la responsable du PT, Louisa Hanoune qui a réitéré ses accusations, hier, aux journalistes présents à l’activité du parti. La secrétaire générale du PT accuse, pour rappel, la ministre de la Culture, Labidi, de «corruption, de favoritisme dans l’octroi des marchés» dans la gestion du secteur, indiquant qu’il y a même «un conflit d’intérêt» selon Louisa Hanoune, pour avoir «autoriser le financement d’un projet culturel produit par une agence de communication appartenant à Labidi». À l’ensemble de ses accusations et d’autres dont Louisa Hanoune et le PT affirme «détenir des documents» selon le député Djoudi, s’exprimant à la presse, dimanche dernier, en marge des travaux de l’APN consacrés à l’examen du projet de loi sur la chaîne du Livre, la ministre de la Culture, demande une commission d’enquête parlementaire sur ses accusations, par «souci de transparence dans la gestion» du budget et l’importance «de la traçabilité» des dépenses. La ministre dans sa réponse devant les députés, en général et particulièrement ceux du PT, n’as pas été avec le dos de la cuillère, après avoir exprimé son étonnement, face aux accusations de Louisa Hanoune. Après avoir demandé dans la lettre qu’elle lui a adressé de procéder au «retrait des accusations» sinon elle saisira la Justice, hier, outre sa demande de constituer une commission d’enquête parlementaire, Labidi a avertit «je pourrais aller loin» a-t-elle lancé. Celle qui a succédé à Khalida Toumi, à la tête du secteur de la Culture, a tenu à souligner que «je suis arrivée propre à la tête du ministère de la Culture et je partirai propre» a-t-elle affirmé, hier, à ses détracteurs à leur tête Louisa Hanoune. Aussi la responsable du secteur de la Culture a fait savoir, plus loin dans réponse en question, qu’elle a procédé à «la cessation de ses activités» incompatibles avec la fonction de membre dans le gouvernement de Sellal. Aussi Labidi a plaidé en faveur de la «moralisation de la vie politique» en particulier et la vie publique en général, déclarant son «refus catégorique» d’être la cible d’attaques «diffamatoires» et «d’atteintes à ma personne, mon honneur et madignité» a-t-elle précisé. Ce qui est par ailleurs, à relever c’est le timing choisi qui a mis au-devant de la scène médiatique l’affaire Louisa-Labidi, au regard du procès en cours de l’affaire autoroute Est-Ouest, celle du scandale de Sonatrach et la programmation prochaine du jugement de l’affaire Khalifa. Assisterons nous dans les jours à venir à la mise en place par les parlementaires de la Commission d’enquête sur ce qui a été au centre des déclarations et contre déclarations, respectivement de Louisa Hanoune et Nadia Labidi, ou bien verra-t-on l’ auto-saisine par la justice de cette affaire qui dure depuis près d’une semaine, faut-il le rappeler ?
Karima Bennour