Apparemment, Djamel Ould Abbès, SG du Front de libération nationale (FLN) a beaucoup fâché les deux formations, le RND et le MSP, après ses mots guère délicats prononcés lors d’une conférence de presse, mardi dernier au siège du parti. Le dirigeant du parti majoritaire du pays avait accusé le défunt leader fondateur de la formation islamiste du MSP et la toute nouvelle formation politique à l’époque, le RND, de tenter de «marchander» leur soutien au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors de son arrivée au pouvoir en 1999. «Quand on a proposé la candidature de moudjahid Abdelaziz Bouteflika en 1999, des personnalités et des partis politiques étaient venus le voir. Une personnalité d’un parti islamiste, qui est décédé actuellement et qui fut grand ami pour moi et aussi du président, a interpellé le président sur le devenir du pays. De ce qu’il en serait la contrepartie. Le président a répondu que lui, il n’a que son programme. Un autre parti, qui était tout nouveau sur la scène politique à l’époque, comme l’était d’ailleurs son SG, a demandé au président combien il aura de walis et de ministres. Le président a affirmé que cela ne se passe qu’au Souk El-Fellah», a déclaré Ould Abbès. Même s’il s’est bien gardé de donner des noms, ses insinuations n’étaient un secret pour personne. Le SG du FLN a attaqué clairement feu Mahfoud Nahnah président du MSP et Ahmed Ouyahia, SG du RND.Après la rapide réaction du MSP récusant toutes «les allégations erronées» sur son chef fondateur, le parti du Premier ministre, Ahmed Ouyahia a publié, jeudi dernier, un démenti sur les accusations visant son chef. Il confirme alors les vérités évoquées par Ould Abbès, mais il ajoute des clarifications qu’il juge nécessaire à ajouter.Selon le communiqué du RND, il s’agit de son ancien SG, Tahar Ben Baïbeche- actuellement président du parti de Al-Fadjr Al Djadid -, qui était l’acteur de ce «marchandage» et non pas son successeur actuel, Ahmed Ouyahia. «Suite à ce qui a été porté par le communiqué du Bureau politique du FLN et les déclarations de son SG à propos des pourparlers qui ont précédé la présentation de candidature du moudjahid Abdelaziz Bouteflika en 1999. Le RND souligne que l’opinion personnelle du SG de parti à l’époque a mené la direction du RND à retirer sa confiance de Tahar Ben Baïbeche et élire Ahmed Ouyahia SG de parti, ainsi que de soutenir le moudjahid Bouteflika sans conditions, ni réserve, depuis 1999», a indiqué le communiqué du RND. Les récentes déclarations du SG avaient suscité,le jour d’avant, la stupeur des islamistes du MSP, qui ont réagi mercredi à travers un communiqué de presse signé par le président du parti, Abderrazak Makri. Selon ce communiqué, Mahfoud Nahnah était «un homme nationaliste» dont honnêteté et les sacrifices pour le pays n’ont pas besoin d’être démontrés, car personne ne peut ignorer son principal effort pour la sauvegarde de pays, au moment où beaucoup de ses similaires n’ont pas daigné le faire». Makri a récusé l’accusation du SG du FLN à propos de feu Nahnah d’être «quelqu’un de marchandeur», soulignant que Nahnah «a même renoncé son droit d’être président de la République après que les électeurs l’ont choisi en 1995». Hier, Makri a publié sur sa page Facebook ce qui semble être une demande d’excuses et un «recadrage» de la direction de FLN sur les déclarations de son SG. «L’un des responsables au FLN a contacté ce matin (jeudi, NDLR) le président de MSP, Abderrazak Makri, pour nier ce qui a été rapporté par son SG à l’égard de Cheick Mahfoud et que le FLN publiera des clarifications à ce propos», a écrit Makri, qui a publié le communiqué de clarification à paraître dans la presse, signé par le bureau politique du FLN.
H. M.