Le stress hydrique provoqué par le dérèglement climatique que certains théoriciens associent à la guerre de l’eau est une réalité. Selon un rapport de l’ONU publié en 2023, 10 % de la population de la planète vit dans des pays où la pénurie d’eau a atteint un niveau élevé ou très élevé. Le Sahel, dont fait partie l’Algérie, va perdre 20 % de sa pluviométrie d’ici 2050. Situé dans une zone aride, notre pays est classé 29 parmi 44 pays exposés à un risque grave en matière de pénurie de l’eau. Face à ce risque de pénurie qui se profile à l’avenir, les 80 grands barrages en exploitation disposant d’une capacité d’environ 9 milliards de mètres cubes s’avéreraient en deçà de nos besoins. Devant cette perspective critique, l’Algérie a opéré un choix stratégique basé essentiellement sur le dessalement de l’eau de mer et sur, un peu moins, la réutilisation des eaux usées. Ce faisant, les autorités du pays projettent l’objectif de répondre à 60 % de la demande en eau potable d’ici 2030 avec une capacité de 5,6 millions de mètres cubes/jour. Pour ce faire, un premier programme comprenant 6 stations de dessalement a été réalisé le long de la bande côtière du pays. Dotées chacune d’une capacité de 300 000 mètres cubes/jour, la mise en service durant l’année des usines d’Oran, de Boumerdès, de Tipaza et d’El Tarf a fait éloigner le spectre du stress hydrique en assurant la couverture de l’alimentation en eau potable pour des millions de citoyens. Ainsi, cette stratégie visant à sécuriser l’approvisionnement face à la raréfaction des ressources traditionnelles a donné ses fruits. Aujourd’hui, l’Algérie aborde avec beaucoup plus d’aisance le deuxième programme de réalisation de six autres usines de dessalement, dont trois projets ont été validés, en octobre 2025, en Conseil des ministres, à Chlef, Mostaganem et Tlemcen. À présent, les projets de ces trois usines sont mis sur les rails avec la conclusion des contrats de réalisation. En effet, le groupe Sonatrach, à travers sa filiale l’Entreprise algérienne de dessalement de l’eau (EADE), a supervisé la signature de contrats avec plusieurs entreprises nationales pour la réalisation des trois stations de dessalement à Chlef, Mostaganem et Tlemcen. C’est l’EADE qui supervisera les travaux de réalisation des trois usines à Aïn Ajroud (Tlemcen), à Dahra (Chlef) et à Sidi Ladjel (Mostaganem). Avec le capital expérience et l’expertise acquises par la filiale de Sonatrach dans ce domaine, fort à parier que les délais de réalisation de ces trois stations n’excéderaient pas les 22 mois comme ce fut le cas des précédents projets.
Farid Guelli







































