Lundi, à Oran, en présence du ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, qui a supervisé la cérémonie d’inauguration de l’usine automobile Fiat à la zone industrielle de Tafraoui, le vice-ministre italien des Entreprises et du « Made in Italy », Valentino Valentini, a confirmé que l’Italie a lancé la concrétisation d’un plan de développement des relations de coopération avec l’Afrique dit « plan Mattei », « à partir de l’Algérie, en tant que portail de l’Afrique ».
Le membre du gouvernement italien a souligné la disposition de son pays à « soutenir toutes les initiatives, que ce soit dans la fabrication automobile ou dans d’autres domaines devant développer les relations entre l’Algérie et l’Italie ». Pour sa part, au cours de la même cérémonie, Carlos Tavares, Directeur général du groupe Stellantis, auquel appartient la marque Fiat, a fait savoir que l’Algérie représente pour l’Italie une plateforme stratégique pour les exportations vers l’Afrique et le Moyen-Orient et pas seulement un marché prospère. Ce n’est pas la première fois que des responsables italiens tiennent de tels propos. Ils réaffirment, à chaque occasion que, pour l’Italie, l’Algérie « est un partenaire stratégique ».
Ce discours indique des perspectives très prometteuses dans les relations, qualifiées de « solides », entre les deux pays, sur la base d’un partenariat économique qui est appelé à se renforcer et s’élargir dans divers domaines, d’autant que le volume des échanges entre les deux pays, dépasse 20 milliards de dollars. La qualité des relations algéro-italiennes ouvre une porte d’entrée à l’Europe vers les marchés africains. Du fait de sa position géographique stratégique et de ses excellents liens avec chacun des pays africains, notamment ceux de la Méditerranée, l’Italie «s’est imposée au fil du temps comme un acteur européen de premier plan et un interlocuteur fiable de l’Afrique au sein de l’Union européenne», rappelait tout récemment l’ambassadeur d’Algérie en Italie, Abdelkrim Touahria, dans une déclaration à l’agence italienne « Agenzia Nova », en marge du forum organisé par l’Institut Piepoli et la Chambre de Commerce de Rome sur la centralité de l’Italie et de sa capitale au niveau du bassin méditerranéen. Il a souligné que l’Italie a joué un rôle central dans la construction européenne, un rôle qui s’est cristallisé avec le lancement du processus de Rome et le plan d’Enrico Mattei.
Un ami de l’Algérie et de sa Révolution
Pour rappel, Enrico Mattei (1906-1962), qui fut un résistant antifasciste en Italie du nord à partir de 1943 puis fondateur du groupe énergétique italien ENI, a été un ami de la Révolution algérienne. Foncièrement anti colonialiste, il a voué sa vie aux questions justes à travers le monde. Il a fait preuve d’un courage exceptionnel en soutenant la lutte de libération de notre pays, menée contre la France et l’OTAN. Enrico Mattei avait une attention particulière pour l’Algérie, pas seulement à cause de la dimension économique de notre pays, mais surtout pour la perspective politique nouvelle qu’offraient les relations entre l’Italie et l’Algérie. Aujourd’hui, les relations entre les deux pays contribuent à construire des partenariats équitables et mutuellement bénéfiques, a souligné Abdelkrim Touahria. La densité des relations bilatérales entre les deux pays, aux plans politique, économique mais aussi culturelle, a bien été exprimée par le contenu de la visite d’Etat de trois jours effectuée, en Italie, en mai 2022, par le président Abdelmadjid Tebboune, à l’invitation de son homologue italien, Sergio Mattarella. Le Président Tebboune avait alors mis en avant la solidité des relations algéro-italiennes qui comptent parmi « les relations arabo-européennes les plus fortes dans la région méditerranéenne ». Il avait réitéré l’engagement de l’Algérie à entretenir l’amitié qui la lie avec l’Italie « par tous les moyens, et non seulement par la coopération énergétique ». Le projet du nouveau gazoduc entre les deux pays qui permettra à l’Algérie d’exporter le gaz, l’électricité et même l’hydrogène à l’avenir, est le symbole parfait de la solidité des relations algéro-italiennes.
M. R.