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Plan de sauvegarde de l’ancienne ville de Médéa : Un défi pour les promoteurs du projet

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La mise en œuvre du futur plan permanent de mise en valeur du secteur sauvegardé de la vielle ville de Médéa constitue un véritable « défi » pour les promoteurs de ce projet, eu égard à la complexité de la tâche et de l’envergure des actions qui seront entreprises pour sa matérialisation.

Si la mission s’annonce laborieuse et requiert beaucoup d’efforts, financiers en particulier, mais, aussi, un déploiement d’énergie, de sorte à réaliser les objectifs tracés, il n’en demeure pas moins que le promoteur de ce projet, en l’occurrence la direction locale de la Culture et des Arts, « entend s’investir pleinement afin de mettre le train sur les rails », soutient, Ahmed Merbouche, chef du service patrimoine au niveau de cette direction. Il reconnait que le défis « est de taille », d’autant qu’il s’agit de « la première expérience de cette nature menée dans la wilaya de Médéa, impliquant de nombreuses parties et nécessitant la concrétisation d’une multitude de taches, sans quoi le plan de préservation et de sauvegarde restera un simple encre sur le papier », comme l’explique M. Merbouche. Conscient des difficultés à sauver ce patrimoine de la dégradation, ou tout du moins, préserver ce qui a survécu aux aléas du temps et aux mains prédatrices de l’homme, ce responsable estime que ce défi mérite d’être relevé, appréhendant avec une grande confiance la mission future qui les attend. Il donne pour preuve le travail, de longue haleine, mené durant plus de six ans, ayant abouti, d’abord, à la classification du site de l’ancienne ville de Médéa au patrimoine national, puis, l’entame, à partir de 2018, de l’élaboration de l’étude préliminaire du plan de mise en valeur du secteur sauvegardé de la vielle ville de Médéa.

Le projet commence à prendre forme
Une fois l’ancien noyau urbain de la ville de Médéa, communément appelé « Sorra » (le nombril), décroche le statut de site classé, les choses commencent à s’accélérer avec le début de la phase de concrétisation de ce projet. Une mouture du plan permanent de préservation et de sauvegarde de l’ancien noyau urbain de la ville de Médéa, qui renferme des édifices séculiers, de styles romain, ottoman ou colonial, est examiné pour enrichissement, en avril dernier, lors d’une séance qui a regroupé, en sus des cadres du secteur de la Culture, des élus locaux, des architectes et des urbanistes, ainsi que des représentants d’associations activant dans le domaine du patrimoine et de l’archéologie. La phase d’étude préliminaire, au menu de cette rencontre, reprend l’essentiel du travail de diagnostic réalisé sur le terrain, à savoir les différents aspects socio-économiques, juridiques et physiques du secteur à sauvegarder. L’étude dresse également un état sur le statut des biens que renferme le site, les structures ou édifices à aménager plus tard, les caractéristiques spatiales et physiques du bâti et son état de vétusté. Le site classé de la vielle ville de Médéa, qui s’étend sur une superficie de 35 hectares, est formé, selon le diagnostic réalisé par le bureau d’étude « Fondation Medina », de 38% de biens communaux, 30% de constructions privées, 25% de ce bâti appartenant aux ministères de la Défense nationale, l’Intérieur et les Collectivités locales et la Justice, alors que les secteurs de l’Education et les Affaires religieuses et des Wakfs sont propriétaires, dans l’ordre, de 5% et 1% des biens. Mustapha Benhamouche, directeur du BET « Fondation Medina », estime que 20% des biens, situés à l’intérieur de ce noyau ancien, menacent ruine, 50% sont dans un état de dégradation avancé et 22% présentent un niveau de dégradation moyen, nécessitant de petits travaux pour récupérer ces constructions.

La mise en valeur, entre attente et moyens
Le plan permanent de préservation et de sauvegarde est un « outil de travail » susceptible de faciliter l’intervention sur les habitations ou édifices, qu’il s’agisse de travaux de restauration, quand le bâti a une importance historique, ou de simples réfection et de traitement de façades, destinés à préserver le cachet architectural du site, a tenu à noter, pour sa part, le directeur local de la culture, Brahim Benabderahmane. Il a indiqué que son secteur dispose actuellement d’un petit budget, appelé à couvrir les frais de financement d’un certain type de travaux rentrant dans le cadre de la prise en charge du bâti de l’ancien ville de Médéa, notamment le volet relatif au financement des opérations de traitement des façades, visant à harmoniser l’aspect extérieur du cadre bâti.
Il a précisé, d’autre part, que les fonds disponibles ne suffisent pas à financer les gros travaux de restauration d’édifices ou de vestiges historiques, car, nécessitant des subventions financières plus importantes. L’implication des collectivités locales, partenaire incontournable dans la mise en exécution de ce plan de préservation, est « vivement recommandée » dans ce genre d’opération. Les mesures d’urgence à prendre, dans le cadre de la mise en valeur de ce plan, vont concerner des interventions et des aménagements où la commune sera, d’une manière ou l’autre, associée et sollicitée plus que tout autre partenaire, a fait savoir M. Benabderahmane. Pour leur part, les résidents des quartiers situés à l’intérieur du périmètre classé, à savoir « Sidi Slimane », « Bab El-Berkani », rue « Rabelais » et « Sidi-Sahraoui », connaissent peu de chose de ce qui se décidait de leur ville, comme on l’a constaté lors de discussion avec les habitants de ces quartiers. Toutefois, Brahim, employé dans un bain maure à « Sidi-Slimane », pense qu' »il ne faut plus attendre longtemps. Il y a urgence à entamer des actions capables de freiner la dégradation de l’ancienne ville et la perte d’inestimables trésor historiques, dont cet ancien hammam bâtit il y a plus de quatre siècle et tient encore par miracle ». Les propriétaires qui sont encore sur place sont pour une « solution négociée » et « accepteraient de céder leurs biens, ou une partie, au secteur de la Culture, contre des « indemnisations qui soient équitables », nous a confié Hadj Mahfoudh, un résidant du quartier « Sidi-Sahraoui ».
Le problème qui risque de se poser, d’après son compagnon, Abdelhafidh, celui des biens appartenant à des héritiers, dont le règlement peut prendre de longues années, et le cas des propriétaires qui sont installés, depuis des années, dans des pays étrangers et qu’il faudrait, selon lui, chercher à contacter pour étudier avec eux différentes propositions ».

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