Emporté par ses errements, le président français donne l’impression d’avoir cédé à un chantage du Makhzen qui aurait « siphonné » des informations sensibles à partir de sa ligne de téléphone qu’il avait piratée via le logiciel espion Pegasus.
C’est le syndrome Pedro Sanchez, le premier ministre espagnol qui avait été victime de la même pratique, avait subi le même chantage et apporté son soutien aux manœuvres marocaines de légitimer son occupation du Sahara occidental. Isolé et vivant reclus au palais de l’Elysée depuis son coup de force qui lui avait permis de spolier le Nouveau front populaire de sa victoire aux dernières législatives, en intronisant, Michel Barnier, un chef du gouvernement issu d’une formation politique qui s’était classée au terme du vote, Macron avait besoin d’une parade pour s’offrir une bouffée d’oxygène lui qui vit une fin de septennat difficile. Et il l’a trouvée en apportant un soutien éhonté aux manœuvres du Makhzen. Dans sa dernière livraison, le site d’information Afrik.com, a affirmé que le virage diplomatique opéré par l’Elysée à travers son soutien affiché au prétendu plan d’autonomie marocain au Sahara occidental pourrait être motivé par des informations sensibles obtenues à son insu par le Maroc. Dans un article paru jeudi sous le titre : « Sahara occidental : la diplomatie franco-marocaine d’Emmanuel Macron sous l’influence de Pegasus ? », le site est revenu sur les interrogations que suscite la volte-face diplomatique ayant conduit le président français à exprimer son soutien à la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Dans ce cadre, l’auteure de l’article, Hélène Bailly, a rappelé qu’en 2021, Le Monde et un consortium de médias internationaux révélaient que le téléphone de Macron et ceux de plusieurs ministres français avaient potentiellement été ciblés par les services marocains via un logiciel espion sioniste, à savoir Pegasus. « Avec cette affaire en arrière-plan, certains observateurs estiment que le virage diplomatique de la France pourrait être motivé par des informations sensibles obtenues à son insu par le Maroc », a-t-elle souligné en dépeignant « un président ébranlé par l’espionnage ». Emmanuel Macron, d’ordinaire imperturbable, se serait montré profondément touché lorsqu’il avait découvert que son numéro de téléphone, ainsi que ceux de son Premier ministre à l’époque, Edouard Philippe et de quatorze autres membres du gouvernement, figuraient parmi les cibles potentielles de surveillance des services marocains, écrit également Afrik.com. Évoquant, en outre, le camouflet judiciaire qu’a subi le Makhzen en France suite à sa plainte pour diffamation liée à son implication dans le projet Pegasus, Hélène Bailly a ensuite fait le lien entre le virage diplomatique de Macron et le revirement du chef du gouvernement espagnol en faveur du sinistre plan d’autonomie au Sahara occidental. Il faut rappeler qu’en juin 2022, l’affaire Pegasus avait déjà émergé en Espagne avec des accusations de surveillance téléphonique par le Maroc visant des personnalités espagnoles, notamment l’épouse du chef du gouvernement Pedro Sanchez », a-t-elle souligné. Afrik.com a notamment cité plusieurs médias locaux, selon lesquels ces écoutes auraient pu influencer la décision de ce dernier de soutenir le plan colonialiste marocain, un revirement perçu comme une catastrophe diplomatique par la classe politique espagnole. « Une situation qui explique en grande partie le revirement du Président français ». Dans ce contexte, le site a cité le rapprochement économique controversé à coup de milliards d’euros entre la France et le Maroc, notant que trois ans après l’affaire Pegasus, subitement les tensions entre les deux pays sont apaisées sur le dos de la réalité économique et du pillage à venir du Sahara occidental. Selon Afrik.com, le soutien de Macron à la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental marque une rupture historique avec la politique de neutralité traditionnelle de la France, et se heurte aux principes du droit international. Ce positionnement, poursuit Afrik.com, « soulève des questions cruciales sur l’avenir de la diplomatie française, qui se retrouve aujourd’hui mise à mal, par les errements de son chef d’orchestre qui au nom d’une real-politik, bas de gamme semble avoir choisi la fuite en avant pour fuir les réalités d’une France qui est de plus en plus hostile à sa politique. La France membre permanent du Conseil de sécurité est pourtant signataire de la résolution qui a permis l’adoption du plan onusien de règlement du conflit du Sahara occidental , qui a donné naissance à la Minurso et mis en branle la dynamique qui devrait aboutir à l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Il faut savoir également que la France a toujours soutenu les visées marocaines sur le territoire de la RASD et qu’elle est même à l’origine du plan de règlement aujourd’hui agité par le Makhzen. Pire encore, elle a été même partie prenante dans ce conflit en faisant intervenir entre décembre 1977 et juillet 1978, ses mirages au Sahara occidental dans le cadre de l’opération Lamantin. Ses conseillers militaires et ses équipements soutiennent ouvertement les forces armées royales dans sa guerre d’occupation du Sahara occidental. Le président français a engagé son pays dans un cul de sac. Après avoir impliqué la France dans le conflit russo-ukrainien et après avoir vu son pays invité à quitter son carré d’influence dans la région du Sahel et de certaines anciennes colonies, après avoir béni les massacres de palestiniens à Ghaza et au Liban et après s’être mis sur le dos la majorité des français, voilà qu’il adopte la position du félon qui foule aux pieds les résolutions et le droit international.
Slimane B.