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Philanthropie : Le rappeur afro-américain Akon veut construire sa ville futuriste au Sénégal

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Akon, le chanteur et producteur américano-sénégalais est l’un des plus actifs au profit de l’Afrique en général et de son pays d’origine, en particulier.

Par Ali El Hadj Tahar

Connu pour ses tubes R&B Locked Up ou Smack That, le rappeur de 47 ans veut réaliser une ville dans son pays, dans le petit village de Mbodiène, sur les rives de l’Océan atlantique, à une centaine de kilomètres au sud de Dakar. La future ville entend faire du Sénégal la porte d’entrée de l’Afrique, a dit le chanteur devant de nombreux journalistes sénégalais et internationaux. Lors d’une conférence de presse, il dit avoir posé la première pierre de son gigantesque projet, au coût estimé de 6 milliards de dollars qui seront fournis par des investisseurs internationaux. Akon City a attribué le contrat de construction et d’exécution de sa ville à KE International, une société américaine de conseil et d’ingénierie. Dès l’attribution du contrat, KE International a obtenu 4 milliards de dollars US d’investisseurs pour les première et deuxième phases d’exécution d’Akon City, et confiera à Bakri & Associates Development Consultants, basé à Dubaï, la direction des conceptions architecturales sous la direction de KE International.
Akon city, qui se situe donc à Mbodiène n’a rien à voir avec le projet étatique de ville nouvelle futuriste qui, lui, est sis à Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar et qui est en train de sortir de terre à une vitesse vertigineuse. Bâtie sur 2000 hectares, Diamniadio devrait abriter à terme 350 000 habitants et dont beaucoup d’appartements et villas ont déjà été vendus. Akon, cet artiste qui mêle philanthropie et business, n’est pas à son premier projet, et c’est ce qui le rend crédible même aux yeux des autorités de son pays d’origine. En 2015, il a déjà réussi à lever 1 milliard de dollars pour son projet Eclairer l’Afrique, qui a commencé à être mis en œuvre, d’autant qu’Akon n’est pas un mécène mais un homme d’affaires qui attend des bénéfices en retour de ses investissements. D’ailleurs, sa ville va porter son nom : Akon City, et aura sa propre crypto-monnaie, le Akoin, qu’il veut voir devenir la monnaie unique de l’Afrique. Celui qui se considère comme un « artiste total visionnaire, un faiseur de changement, un innovateur et un humaniste », a présenté un film d’animation qui montre les futurs «districts» d’Akon City, dessinés par l’architecte Hussein Bakri : l’un, consacré aux loisirs devrait accueillir un stade multi-sports, un centre commercial et un casino, un autre, des immeubles de logements et de bureaux, un troisième un «village des cultures africaines», des restaurants et des chalets pour touristes. Plus loin, un hôpital, un poste de police, un campus et des studios de cinéma, ainsi qu’un «pôle technologique». «J’ai dit : “Hussein, je veux que mes bâtiments ressemblent à des sculptures”», a expliqué le rappeur. «Je veux que l’architecture ressemble aux vraies sculptures africaines qu’ils font dans les villages. Les formes sont peut-être bizarres, mais au moins elles sont africaines», a-t-il ajouté.
Interrogé sur les similitudes entre son projet et le Wakanda, royaume imaginaire situé en Afrique où se déroule le film Black Panther, il a expliqué que cette comparaison avait décuplé sa motivation. Les travaux d’Akon City débuteront «au premier trimestre de 2021», a précisé le rappeur. La première phase de développement, censée être achevée en 2023, couvrira 55 hectares. À la fin de la décennie, le complexe devrait s’étendre sur 500 hectares, avec un «district» agricole et des îles artificielles, doté d’une marina pouvant accueillir des navires de croisière. «Nous pensons que 300.000 personnes habiteront à terme dans la ville», a confié à l’AFP l’architecte Hussein Bakri, en marge de la conférence de presse.

Du duo avec Michael Jackson au lobbyisme pour le Sénégal
Akon, très impliqué dans l’énergie renouvelable avec son entreprise Akon Lighting Africa, dont l’objectif est d’électrifier l’Afrique avec de l’énergie solaire, insiste sur l’aspect écologique de la future cité, qui utilisera au maximum des matériaux renouvelables et prioritairement d’origine africaine. Soucieux d’avoir la bénédiction des Anciens, il a expliqué s’être rendu à Mbodiène pour recueillir leurs conseils, et estimé que les populations locales, ainsi que la jeunesse sénégalaise, profiteront de ce nouveau pôle de développement. Le ministre sénégalais du Tourisme, Alioune Sarr, a dit que le Sénégal avait pris l’engagement que «ce projet soit réalisé dans les délais indiqués». Ce chanteur qui a lancé plusieurs artistes américains, qui a travaillé avec les plus grandes stars Etats-uniennes dont Whitney Houston, et qui a fait avec Michael Jackson, un remix de Wanna Be Startin’ Somethin’ ainsi qu’un duo, dans la chanson Hold My Hand. Akon a de l’influence et veut agir en tant que lobbyiste au profit de son pays d’origine, et amener les Américains à y aller en touristes ou en hommes d’affaires. Les Émiratis et les Qataris, qui n’ont pas les stars africaines ou asiatiques, ont réussi à drainer des millions d’investisseurs et de touristes vers leurs pays. Akon dit : «Une de mes plus grandes motivations, c’est que quand je suis aux États-Unis, je rencontre beaucoup d’Afro-américains qui ne comprennent pas vraiment leur culture. J’ai donc voulu construire une ville ou un projet comme celui-ci pour leur donner la motivation de venir voir d’où ils viennent», a dit Akon. Né aux États-Unis de parents sénégalais, et ayant passé une partie de son enfance au Sénégal, il est retourné à l’âge de sept ans dans son pays natal, où il a accédé à la notoriété.
Akon, de son vrai nom Aliaune Damala Bouga Time Puru Nacka Lu Lu Lu Badara Akon Thiam, soit l’un des noms patronymiques les plus longs de la planète, n’est pas la seule célébrité à revenir aux sources pour semblable investissement. L’acteur et réalisateur britannique Idris Elba projette de bâtir un complexe touristique écoresponsable sur une île de la Sierra-Léone, pays d’Afrique de l’Ouest d’où son père était originaire.
A.E.T.

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