Alors que la consommation des médicaments a augmenté, propulsée par la pandémie de coronavirus; puisque cette activité n’a jamais arrêté, ou concernée par les mesures de confinement, les pharmaciens d’officines demandent l’augmentation de leur marge bénéficiaire. L a raison, selon eux, c’est que cette dernière reste insuffisante, voire faible, et risque d’engendrer la faillite. En effet, selon le Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo) «les pharmaciens se sont pleinement engagés ces dernières années, dans des projets de (souveraineté nationale) qui ont chamboulé le fonctionnement de leurs officines » estime le syndicat qui, dans ce cadre, lance un appel à tous les ministères concernés pour la reprise des négociations liées à l’augmentation de la marge bénéficiaire des pharmaciens d’officine. Tiers payant, système Chifa, tarif de référence, promotion du médicament générique, encouragement et développement de la production nationale… sont autant de dispositifs mis en place par les pouvoirs publics au profit du malade algérien pour lesquels, estime le Snapo, les pharmaciens ont contribué de manière efficace. Cependant, « nous consentons d’énormes charges sur le plan de l’investissement en moyens humains et matériels ». « Ce qui n’a pas été sans conséquence sur le fonctionnement des officines », souligne l’organisation syndicale. Les pharmaciens sont dans l’obligation de recruter un personnel supplémentaire, de dépenser des frais en plus pour accomplir les procédures ayant trait au tiers payant. Cependant ces professionnels demandent aux ministères de l’Industrie pharmaceutique, de la Santé, du Travail et des Finances une révision à la hausse de leurs marges, régies à ce jour par un décret datant de 1998. « Ces marges restent insuffisantes, voire faibles, et risquent d’engendrer immanquablement la faillite d’officines », avertit le syndicat, rappelant que leur marge bénéficiaire globale, évaluée actuellement à 18%, doit être augmentée pour atteindre les 26 ou 27%. Par ailleurs, cette revendication a été réitérée après que les pharmaciens ont été destinataires, il y a quelques jours, d’un courrier de la part de la société Aldaph (SPA filiale du groupe Novo Nordisk en Algérie) leur signifiant sa décision de faire baisser ses marges sur ses deux médicaments, Norditropine et Nordiflex, ce qui a suscité la colère des pharmacies d’officine qui n’ont pas hésité à dénoncer cette décision auprès du département de Benbahmed. Le Snapo parle d’un « manquement flagrant à la réglementation », au moment où la « plupart des officines vivent une situation caractérisée par une chute incroyable de leur chiffre d’affaires ». Pour rappel, l’intervention du ministre de l’Industrie pharmaceutique dans ce dossier a permis le maintien de la marge des pharmaciens à son niveau réglementaire, à savoir 20%. Pour les ventes des deux médicaments effectuées avec une marge inférieure à 20%, le laboratoire s’est engagé à compenser les pharmaciens sur le plan financier.
Sarah O.