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Pétrole : Moscou et Riyad gèlent leur production

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Dès l’annonce de l’accord conclu hier, par les deux plus grands producteurs de l’or noir, La Russie et l’Arabie saoudite, de la limite de la production du pétrole, au niveau moyen de celle de janvier dernier, les marchés ont réagi immédiatement, hier matin par la hausse du prix du baril de brut, estimée à 6%. Le Brent a dépassé la barre de 34 dollars le baril et le WT américain a atteint, quant à lui, les 30 dollars.
La proposition du Venezuela de renoncer à la hausse de la production du pétrole, en la limitant au niveau de janvier dernier, a été retenue pour être le point central de l’accord conclu, hier matin entre Riyad et Moscou, au terme d’une rencontre à laquelle ont assisté également, les responsables de Caracas et du Qatar. Selon le ministre saoudien du Pétrole et des Ressources minières Ali Al-Naimi, qui a conclu ledit accord, avec son homologue russe, Alexandre Novak, a indiqué, que le niveau moyen de la production fixée celui du mois dernier, resterait «adéquat» assurant plus loin, que son pays est «en mesure de satisfaire la demande de ses clients» a-t-il ajouté. Le gel de la production de l’or noir à son niveau de janvier dernier, met ainsi un terme à la course de la surproduction de cette matière première, la plus prisée dans le Monde, et source de tensions, de conflits et souvent des guerres. Un premier pas vient certes, d’être franchi, par le compromis en question entre Moscou et Riyad, visant à arrêter le pompage à flot de cette matière première mise sur le marché international, causant une chute de 70% de son prix, mettant à mal les finances de certains états, dont le Venezuela qui a opté pour des mesures d’austérité. Ce qui a été aussi un casse-tête pour la Russie, la chute continue, dès juin 2014, du prix du pétrole, à l’origine des difficultés rencontrées par Moscou pour équilibrer son budget de l’année dernière, alors que l’Arabie saoudite fait face à un déficit de 98 milliards de dollars. Il est à noter que l’Algérie a décidé de ne pas prendre part à la rencontre de Doha. Si un compromis a été dégagé, hier, il n’en demeure pas moins qu’il reste à déterminer les conséquences pratiques de l’accord précité entre Moscou et Riyad. Si depuis juin de l’année 2014 le prix du baril de l’or noir n’a cessé d’enregistrer une tendance baissière vertigineuse, faut-il le souligner, celle-ci devait se maintenir avec la conclusion de l’accord entre l’Iran et les 5+1 consacrant la levée des sanctions contre Téhéran et le retour du pétrole iranien sur le marché international. En réaction à l’annonce du compromis en question entre Moscou et Riyad, la République islamique d’Iran, a fait savoir qu’elle «soutenait le haut niveau de prix du pétrole» et allait «essayer d’obtenir la hausse de prix par tous les moyens possibles» selon l’agence russe RIA Novosti, citant une source au sein du ministère de l’énergie à Téhéran. Après près de deux ans de divergences entre des pays exportateurs du pétrole membres de l’Opep, notamment à cause du refus de l’Arabie saoudite de réduire sa production qui était, en janvier dernier, de 10,091 millions de barils/jour, selon le rapport mensuel de cette organisation. La production quotidienne de l’Opep note le document, a été de 32,3 millions de barils/jour en janvier 2016, une hausse de 131 000 barils/jour, par rapport à décembre 2015 est-il souligné, indiquant par ailleurs que la production de Qatar était de 655 000 barils/jour et que le Venezuela de 2,324 millions de barils, janvier dernier. Les prix du pétrole ont chuté de 70 % depuis juin 2014 pour atteindre, jusqu’à pas longtemps les 27 dollars, ce qui a fait réagir outre les pays dépendant fortement des recettes pétrolières, mais aussi les experts et professionnels du secteur craignant de voir le prix de vente d’un baril être le coût de sa production, ce qui n’est pas le cas pour Riyad qui enregistre les coûts les plus bas dans sa production d’un baril de l’or noir. La rencontre d’hier aboutissant au dit compromis entre Moscou et Riyad, remet à l’ordre du jour, la réorganisation ou la réforme de l’Opep sur fond de l’absence des réponses aux questions soulevées par les conséquences de la chute, depuis juin 2014, du prix du pétrole, essentiellement par le refus de Ryad, membre de cette organisation de revoir à la baisse sa production à la demande de ses partenaires au sein de l’Opep.
Karima Bennour

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