Accueil ACTUALITÉ Pénurie de médicaments : La FAM contredit la PCH

Pénurie de médicaments : La FAM contredit la PCH

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Contrairement aux assurances du ministère de la Santé sur la disponibilité du médicament, plusieurs associations activant dans le domaine ont fait état d’une situation critique. Sur le marché, révèle la Fédération algérienne du médicament (FAM), il y a une pénurie sévère de plus de 200 DCI. Selon la FAM, il est temps pour la tutelle d’arrêter de dire que la pénurie n’existe pas. Pour Abdelouahab Kerrar, président de l’UNOP: «Il suffit juste d’aller faire un tour sur le terrain pour constater le contraire». Lors d’une conférence de presse, animée hier à Alger, il a indiqué que plus de 200 DCI (dénomination commune internationale) sont introuvables dans les pharmacies. Ces médicaments qui sont totalement absents font partie de plusieurs classes thérapeutiques de neurologie, cardiologie, gastrologie et autres. Cette rupture, regrette-t-il, fait courir des risques considérables à un nombre croissant de citoyens, qui, à travers l’ensemble du territoire national, n’arrivent plus à se procurer les médicaments qui leur sont prescrits ou qu’ils ont l’habitude de prendre pour poursuivre leur traitement et qui sont d’une importance vitale pour leur santé. Pour le président de l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie pour qui les perturbations sont la conséquence des restrictions inédites qui, depuis plusieurs mois, affectent la délivrance des autorisations d’importations aussi bien pour les produits finis que pour les intrants et matières indispensables destinés à la fabrication locale.
Ces restrictions prennent la forme de décisions administratives unilatérales portant aussi bien sur les baisses des quantités à importer ou d’affectation de quotas de produits à tel ou tel opérateur. Conjuguées avec les retards pris pour la délivrance d’autorisations de programmes d’importation pour lesquelles les demandes avaient été déposées au cours du second semestre de l’année 2016, cela a abouti au désordre constaté sur le marché, explique-ton. Pire, selon Kerrar, la situation risque de s’aggraver davantage dans les prochains mois. La pénurie sera plus accentuée, prévient-il. De son côté, Hassiba Boulmerka, présidente de l’association algérienne des distributeurs pharmaceutiques (ADPHA), a déclaré que la conférence de presse avait pour but de tirer d’abord la sonnette d’alarme sur la situation de blocage que connaît le marché des médicaments, mais surtout d’attirer l’attention des autorités sur la réalité du terrain, et de trouver ensemble les solutions qu’il faut. Pour le président du Syndicat national algérien des pharmaciens d’officines (Snapo), Fayçal Abed, si la situation venait à s’aggraver, cela ouvrira des portes aux dépassements, à l’importation illicite, et à la contrefaçon, alors que les patients seront les premiers à en payer le prix. Pour faire face à cette situation, la FAM appelle la tutelle à ouvrir les portes du dialogue sur le sujet, mais surtout de libérer les programmes d’importation de médicaments ou de matières premières, et ce, «malgré les restrictions budgétaires». Il convient de rappeler que le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, avait nié, il y a quelques semaines, l’existence de la moindre pénurie de médicaments. Il avait déclaré que cette problématique, due à la désorganisation dans le secteur, ne devait plus se poser.
Ania Nait Chalal-Nait Baha

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