Rabat continue de faire le forcing pour obtenir, de l’Espagne ancienne puissance administrante, le contrôle de l’espace aérien sahraoui.
Pedro Sanchez qui continue l’exercice de funambule dans le dossier du Sahara occidental, a affirmé, en marge de sa dernière visite au Maroc que des discussions seront engagées pour parvenir à céder le contrôle de cet espace au Maroc. La presse espagnole a même fait état de discussions secrètes qui auraient été menées pour définir les modalités de ce transfert de contrôle. La classe politique espagnole, largement divisée depuis les dernières législatives qui ont permis la reconduction de Sanchez grâce à un fragile jeu d’alliance, suit avec intérêt ce dossier. L’opposition pourrait même faire agiter son droit de véto pour contrer le jeu trouble de Sanchez dans le dossier des relations avec le Maroc. Il faut rappeler que depuis le retrait de l’Espagne du Sahara occidental et son invasion par le Maroc, l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), une agence dépendant des Nations unies, avait décidé que l’Espagne continuerait de gérer le trafic aérien dans l’espace des territoires sahraouis. Cela implique que la gestion de cet espace aérien est divisée en ce qu’on appelle les zones FIR (Flight Information Region). En Espagne, il y a trois FIR – Madrid, Barcelone et les Canaries – et chacune est gérée par l’opérateur espagnol, l’entité publique Enaire et ce sont les installations des Îles Canaries qui sont chargées de cette mission. Le Maroc tente le chantage, la séduction, voire la corruption pour tenter d’avancer dans ce dossier et pousser Pedro Sanchez à céder à sa lubie. Le président sahraoui Ibrahim Ghali a mis en garde l’Espagne et le Maroc contre toute tentative de fouler aux pieds, encore une fois la légalité internationale. Il a appelé Pedro Sanchez à s’abstenir de signer tout accord avec le Maroc affectant l’espace aérien, les terres ou les eaux territoriales du Sahara occidental. Ghali est revenu sur les relations entre le Maroc et l’Espagne, en affirmant que, « tout accord entre ces deux pays au détriment du peuple sahraoui et de ses droits légitimes ne sera qu’une violation flagrante du droit international, et un nouveau crime qui tachera de sang, encore plus les mains de l’ancienne puissance coloniale, l’État espagnol ».
L’UA doit accélérer la décolonisation
Le président sahraoui a par ailleurs appelé l’Europe, en tant que pays individuels et en tant que bloc de l’Union européenne, à contribuer concrètement à l’établissement d’une paix réelle et durable dans la région de l’Afrique du Nord, dans le strict respect du droit international et humanitaire et des résolutions européennes concernant le Sahara occidental. Ghali a souligné que cette contribution ne pourra se faire qu’en soutenant la solution fondée sur la légitimité internationale, et en permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit légitime à l’autodétermination et à l’indépendance. Le président Sahraoui a également demandé à l’Union africaine d’assumer ses responsabilités concernant le dossier du Sahara occidental, en tant que question africaine par excellence, et de la résoudre de toute urgence par la mise en œuvre d’une solution au conflit existant entre ses deux États membres, et en mettant fin à l’occupation militaire marocaine illégale de certaines parties du Sahara, territoires de la République sahraouie. Ghali n’a pas manqué à l’occasion de mettre en garde contre les tentatives du Maroc de créer des foyers de tension et d’instabilité dans la région, non seulement en l’inondant de ses drogues mais aussi en encourageant et en soutenant les gangs du crime organisé et les groupes terroristes, ou encore en ouvrant la porte de la région à des puissances coloniales criminelles bien connues au travers d’alliances et d’accords suspects, pour faire avancer leurs agendas et mettre en péril la sécurité des peuples. Ghali a rappelé que le peuple sahraoui ne transigera jamais et n’abandonnera jamais ses droits légitimes en affirmant que sa réponse a l’escalade de l’occupant sera décisive et déterminante.
Pedro Sanchez ne semble pas avoir retenu la leçon de son jeu trouble avec le Maroc. Pire encore, il semble même n’être qu’un jouet aux mains du Makhzen qui donne toute l’impression de s’être assuré sa docilité par la corruption ou pire encore par le chantage ce qui est grave pour le chef de gouvernement d’un État souverain.
Slimane B.
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