Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a, mercredi passé, donné des instructions pour la mise en service des stations de péage avant la fin 2021. Une mesure qui a fait bondir le syndicat des taxis (CCTWA), qui appelle désormais à les exempter de l’application de cette mesure.
Sur sa page Facebook, la Coordination des chauffeurs de taxi de la wilaya d’Alger a appelé les autorités à ne pas appliquer la mesure de péage, toute catégorie confondue, car, argue-t-elle, « ils sont en train d’offrir un service au citoyen algérien avec une tarification symbolique ne couvrant même pas leurs charges ». Pour étayer ses arguments, la CCTWA a énuméré une série des charges auxquelles est confronté le chauffeur de taxi, sollicitant par la suite le ministre des Transports à l’effet de « baisser » ces charges au lieu de les augmenter. « Le taxieur paye trois taxes et impôts, alors qu’il est classé dans la catégorie des services! L’impôt annuel auprès des services des impôts, la taxe de la licence d’exploitation dont la régularité des prix exercés par ses détenteurs n’est même pas respectée et la taxe sur la vignette automobile », a expliqué ce syndicat affilié à l’UGTA. Et d’ajouter : « le taxieur est passible de trois pénalités pour infractions professionnelles : une contravention financière à payer pour les frais de la mise en fourrière, une pénalité d’arrêt d’activité et la pénalité de privation de son véhicule pour s’acquitter de ses affaires personnels ». Cela en plus du fait que « le taxieur achète sa voiture par ses propres fonds comme n’importe quel citoyen lambda et supporte seul toutes les charges de maintenance ».
Ainsi, ce syndicat plaide pour la mise en place d’une étude « pour calculer le pouvoir d’achat des professionnels de l’activité de taxi », et « établir une comparaison entre la tarification appliquée sur le compteur et celle de l’essence, entre le revenu moyen quotidien et les différentes charges (impôts, sécurité sociale, assurance de véhicule, contrôle technique, vignette, licence d’exploitation, …) sans oublier les frais des pièces de rechanges et de l’entretien de la voiture ».
Enfin, la CCTWA appelle le ministre des Transports pour plus de soutien envers cette catégorie de travailleurs, dont la profession « subit des pertes inévitables ».
Hamid Mecheri