Le MSP, qui est arrivé à la troisième place des législatives avec 65 sièges, derrière le FLN et les listes d’indépendants, a décidé de ne pas participer au prochain Gouvernement, et choisi de rester dans le rang des opposants. C’est ce qu’a confirmé hier le président du parti Abderrazak Makri.
En effet, le premier à répondre au président Tebboune, « le Mouvement de la Société pour la Paix ne figurera pas dans la formation du nouvel Exécutif », affirme Abderrazak Makri président du parti lors d’une conférence de presse tenue hier au siège du parti à El Mouradia Alger, «après la réunion du Conseil national il a été décidé la non-participation du MSP au Gouvernement » indiqua-t-il. Précisant que l’offre du président de la République n’ « est pas à la hauteur des attentes du parti », notamment en ce qui concerne le nombre et la nature des portefeuilles ministériels (qui n’ont pas été révélés) et proposés pour le MSP. « On nous a demandé de présenter une liste de 27 noms pour un choix de quatre ou cinq personnes pour des postes éventuels de ministres, mais sans possibilité pour nous de choisir », fait valoir Abderrazak Makri en précisant que « nous ne voulons pas pour autant discuter sur le nombre de ministres ». C’est pour cela que le président du MSP a réaffirmé sa position dans l’opposition, car selon lui « participer dans un Gouvernement dans ces conditions, diminuera la popularité du parti dans la société et le pays, indiquant dans le même cadre «nous voulons être dans le pouvoir et non dans la vitrine du pouvoir », avant d’ajouter une seconde expression «on n’acceptera jamais d’être le beau-fils de l’Etat ». Soulignant que son parti a un programme d’union nationale et une vision « consensuelle » qui peut sortir le pays de la crise actuelle, un programme continue-t-il d’expliquer « qui ne peut se réaliser dans ces conditions politiques », affirmant, que via ce choix de la participation au nouvel Exécutif le MSP donne une fois encore une « leçon dans le travail politique » car nous n’avons pas laissé séduire par les offres ou autres tentations , mettant l’intérêt du pays au-dessus de tout autre intérêt politique étroit ». Par ailleurs, le président du MSP a indiqué que le choix de l’opposition n’empêchera pas sa formation politique de soutenir le programme du président de la République en ce qui concerne notamment le développement économique, afin de garantir les menaces extérieures, « mais nous nous lutterons sur le front des libertés démocratiques, notamment la lutte contre la fraude électorale et la corruption » s’engage-t-il, tout en ajoutant « nous allons faire aussi de l’unité nationale et de l’identité nationale un autre combat sans surenchère , mais avec intransigeance pour faire de notre identité un facteur d’unité et non de division et de déliquescence de la cohésion nationale ». En outre Makri n’a pas hésité à lancer que son parti sera plus « fort, plus motivé » dans son travail durant son mandat à l’APN, afin de réaliser son programme consensuel.
Le MSP sollicite le FFS pour une rencontre
Également et sur un autre volet, le président du MSP a annoncé que le dialogue transparent au mieux des intérêts du pays avec les partis politiques participants ou non aux législatives se poursuit, il a annoncé avoir envoyé une invitation au Front des Forces Socialistes, ajoutant qu’il a rencontré dans ce cadre trois partis « celui de la justice et du développement de Djaballah, El Nahda et le Front d’El Moustakbal d’Abdelaziz Belaid ».
Makri vise-t-il les élections locales ?
Se plaçant au demeurant dans l’opposition à l’APN, conformément à l’article 116 de la Constitution, sa décision de la non-participation à la composante du Gouvernement lui permettra de continuer et selon lui à promouvoir sa proposition de construire une dynamique d’ensemble pour répondre aux revendications populaires et aux problèmes socio-économiques et politiques du pays, Makri semble d’après ses propos plus ambitieux, notamment en l’entendant dire « notre participation au Gouvernement diminuera notre popularité », ce qui laisse entendre que le MSP aspire à rafler les locales notamment la tête des APC et APW qui, visiblement, connaitraient une plus importante participation des électeurs.
Sarah Oubraham