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Parc de Belezma (Batna) : la richesse floristique nécessite un traitement scientifique

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Le parc national de Belezma (PNB), près de Batna, une vaste étendue verdoyante de 26.250 hectares, recèle une richesse floristique inestimable dont les « secrets » mériteraient un intérêt accru de la part des scientifiques et des chercheurs, estiment les responsables chargés de la gestion de cet espace. Selon le chef du service de la protection des espèces du PNB, Mohamed Bensaci, quelques unes parmi les 650 espèces et sous-espèces floristiques poussant copieusement à l’état sauvage sur cette vaste étendue naturelle, sont très rares, à l’image du cèdre de l’Atlas, du thym vulgaire et des globulaires.
L’intérêt de ce patrimoine naturel ne réside pas seulement dans son originalité ou dans les services environnementaux qu’il rend, mais également dans son impact socioéconomique, relève cet ingénieur qui souligne aussi que la pharmacopée locale fait appel à plus de 160 plantes médicinales, dont la plupart poussent dans ce parc, et sont utilisées par la population locale sous forme d’infusion (armoise, lentisque, thym, sauge, carotte sauvage et romarin).
Le parc de Belezma qui chevauche huit communes de la wilaya de Batna, est situé dans une région où se croisent l’Atlas tellien et l’Atlas saharien, ce qui y a particulièrement favorisé une diversité botanique renfermant des essences introuvables ailleurs, tel l’églantier (rosa canina) dont les feuilles riches en vitamine C servent à la préparation d’une infusion à grande valeur énergétique. Autre essence connue en médecine traditionnelle locale, il est cité le pistachier lentisque, dont les feuilles et les fruits servent surtout au traitement des problèmes gastriques, tout comme le phylaire (Erratum) et le genévrier de Phénicie dont on extrait l’huile de cade aux usages bien connus en cosmétique, alors que le fruit du genévrier oxycèdre sert à traiter les inflammations de la gencive ainsi que la gale des animaux. Le PNB renferme aussi, entre autres espèces intéressantes, l’astragale employé pour guérir l’enrouement, la bardane qui a une action antiseptique et analgésique et la bourrache dont l’huile est employée comme remède contre les dermatoses.

Une flore à valoriser
Ces essences, dont le bien-fondé de l’emploi thérapeutique est établi en médecine traditionnelle, dans la région des Aurès, ne sont actuellement exploitées que par des riverains de ce parc et certains herboristes dont le nombre connaît une nette augmentation ces dernières années, en raison de la demande populaire dont font l’objet ces plantes. « Toutes ces plantes et bien d’autres ont aujourd’hui besoin d’être valorisées et de faire l’objet d’une recherche scientifique, l’administration de la réserve étant entièrement disposée à apporter l’aide nécessaire aux jeunes désirant créer des coopératives pour la culture et la multiplication de ces essences », selon M. Bensaci. Pour ce responsable, il est « primordial d’agir dans un cadre concerté, participatif et consensuel, allant dans le sens de la préservation des différentes espèces de plantes constituant l’écosystème de la région ». à ce jour, aucune manifestation d’intérêt de la part des industries nationales pharmacologique et cosmétique ne s’est exprimée pour ces essences, alors qu’une série de facteurs menacent ce patrimoine écologique, notamment l’extension des zones agricoles, la surexploitation, l’urbanisme ou encore la pression anthropique, en plus de la sécheresse et du réchauffement climatique, a-t-on relevé.

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