Les jeunes Palestiniens de la ville sainte d’El-Quods, mais aussi en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza ont répondu à l’appel pour un «Vendredi de la Révolution» après la grande prière hebdomadaire. La veille, des jeunes Palestiniens ont partiellement incendié le tombeau de Joseph à Naplouse. Les manifestations en Palestine, prélude à une nouvelle intifadha, sont intervenues alors que la police sioniste avait annoncé que, seuls, les hommes de plus de 40 ans seront autorisés à pénétrer, pour la prière du vendredi, dans l’esplanade des Mosquées pour éviter tout débordement. Selon un premier bilan, et alors que le Conseil de sécurité de l’ONU se réunissait à la demande de la Jordanie, un Palestinien été tué vendredi par des tirs israéliens dans la bande de Ghaza, lors de heurts près de la frontière avec Israël. Des centaines de personnes manifestaient vendredi en différents points près de la barrière de sécurité israélienne qui, avec la frontière égyptienne, enferme la bande de Ghaza et ses 1,8 millions d’habitants. La bande de Ghaza, coupée géographiquement de la Cisjordanie par le territoire israélien, et cadenassée par les blocus israélien et égyptien, a été entraînée, le 9 octobre, dans la spirale de violence dite l’«intifidha des couteaux», à laquelle sont en proie depuis début octobre la Cisjordanie et Jérusalem-Est occupées par Israël. Le jeune Palestinien, tué vendredi, est le 11e à succomber sous les tirs israéliens près de la barrière frontalière. Une mère et sa petite fille sont, en outre, mortes dans un raid aérien israélien visant, selon l’armée sioniste, des ateliers de fabrication d’armes. Au total, 35 Palestiniens, dont plusieurs auteurs d’attaques contre des Israéliens et des soldats sont tombés en Martyrs, à travers les Territoires palestiniens depuis le 1er octobre. On ignore le nombre exact de morts, coté israélien. La partie palestinienne de El-Quods -Jérusalem- annexée et occupée par l’entité sioniste, est en effervescence depuis le 1er octobre par des accrochages entre jeunes Palestiniens, lanceurs de pierres, et soldats israéliens, des agressions entre Palestiniens et colons et des attentats principalement à l’arme blanche qui font redouter une nouvelle intifadha, que la direction palestinienne pas plus que le Hamas ne sont en mesure d’éviter . Secoué par les événements et après avoir bloqué le processus de paix, Netanyahu s’est redit dans un tel contexte prêt à rencontrer le président palestinien, Mahmoud Abbas. Les violences qui ont fait 32 morts, dont plusieurs auteurs palestiniens d’attaques et des centaines de blessés, côté palestinien, ainsi que sept morts et des dizaines de blessés, côté israélien, se sont étendues, le 9 octobre, après la prière hebdomadaire du vendredi précisément, à la bande de Ghaza. Les attaques à l’arme blanche des jeunes Palestiniens dédaignant la mort, ont créé une véritable psychose, l’anxiété poussant les Israéliens à s’armer. Des photos publiées dans la presse israélienne montrent une Israélienne dans le bus armée d’un rouleau à pâtisserie, d’autres encore déambulant avec des manches de pioche ou des manches à balai. Le gouvernement sioniste a annoncé une série de mesures pour essayer d’arrêter une révolte qui se déroule hors le cadre politique classique, et qui de ce fait est difficile à endiguer. En outre, les attaques sont imprévisibles et cette révolution traduit le raz-le-bol d’une jeune génération qui ne voit rien venir, et qui est déçue par l’immobilisme de ses dirigeants, ulcérée par l’occupation coloniale sioniste, et le cynisme d’un Netanyahou que rien ne semble arrêter. La vague de ce nouveau type révolutionnaire a pris de l’ampleur avec la mort de trois Israéliens mardi dans une attaque à la voiture bélier et le premier attentat à l’arme à feu dans un bus depuis le début de l’escalade le 1er octobre. On note la quasi-impossibilité de contrer les attaques au couteau de la part d’individus isolés. Les autorités israéliennes comme palestiniennes ont paru jusqu’alors impuissantes à calmer les esprits parmi une jeunesse exaspérée par l’occupation et la colonisation, encouragée par les réseaux sociaux. « Il est temps que le président palestinien Abbas cesse de justifier les -violences-« , a dit Netanyahou, plein d’arrogance ne craignant pas lui de justifier par avance les assassinats de sa soldatesque défiées par de jeunes Palestiniens armés d’armes blanches. Netanyahou s’est redit prêt à rencontrer le Président Abbas, y compris en présence du roi Abdallah de Jordanie. Washington a annoncé pour sa part que le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, se rendrait dans la région. En réalité, Netanyahou cherche à gagner du temps et encourage son gouvernement et ses extrémistes à offrir librement leur concours aux groupes religieux sionistes et aux bandes de colons pour qu’ils s’approprient tout Jérusalem, en refusant aux Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Ghaza occupées l’accès à la ville et à ses lieux saints. Même les habitants palestiniens de Jérusalem-Est sont séparés par des restrictions sur le sexe et l’âge quand ils souhaitent entrer à la Mosquée. Selon un Palestinien habitant la ville sainte , «Israël a fait tout ce qu’il a pu pour briser le lien spirituel et émotionnel des Palestiniens avec Jérusalem. Mais leur politique a conduit à l’effet inverse. La lutte pour la Mosquée qui s’est engagée dans chaque ville, chaque commune et chaque village de la Palestine, démontre aujourd’hui que nous sommes conscients qu’il ne s’agit pas seulement de culte ou de religion, mais qu’il s’agit aussi de résister à une occupation illégale qui resserre son emprise sur Jérusalem-Est, qui s’empare de ce qui est le plus précieux pour tous les Palestiniens, qu’ils soient chrétiens ou musulmans »», a-t-il dit .
M. Bendib
