L’ex-chef du gouvernement a choisit d’interrompre un silence maintenu près d’une année, non pas en rendant publique une déclaration ou en animant une conférence de presse, mais Ahmed Ouyahia a choisi de s’exprimer sur les questions de l’heure, dans une interview diffusée mercredi soir, sur une chaine TV nationale-privée» de sa nomination au poste de ministre d’État et directeur de cabinet de la présidence de la République. Durant une heure de temps, Ahmed Ouyahia s’est exprimé essentiellement sur les questions d’actualités liées à la présidentielle du 17 avril, notamment en apportant ses réponses aux interrogations suscitées par la candidature de Bouteflika à briguer un quatrième mandat. Au terme de deux rencontres qu’a eu Ahmed Ouyahia avec le chef de l’État, « la première durant 90 minutes et la seconde pendant 60 minutes », les discussions ont porté a indiqué Ouyahia sur « la campagne électorale et la situation du pays ». À l’adresse de ceux qui doutent des capacités du candidat-président à pouvoir gérer le pays, l’actuel directeur de cabinet de la présidence de la République leur répond « le Président est certes malade, mais il a préservé ses capacités morales et son intelligence » dira-t-il et de lancer « vous pensez qu’il aurait accordé ces audiences s’il n’avait pas toutes ses facultés morales ? » s’est-il interrogé après avoir rappelé les audiences accordées par le chef de l’État aux officiels étrangers. Propos tenus, pour rappel, par des responsables politiques en faveur du candidat- président pour un quatrième mandat, dont le chef du Mpa, Amara Benyounes, le secrétaire général du Fln, Amar Saâdani, le patron de Taj, Amar Ghoul et aussi le premier responsable du RND, Bensalah. Par les déclarations précitées d’Ahmed Ouyahia indiquant que le chef de l’État « a préservé ses capacités morales et son intelligence » même si le président est malade, l’ex-Chef du gouvernement a certainement voulu aussi par ses dires rassurer le peuple algérien à qui le président Bouteflika s’est adressé à lui publiquement pour la dernière fois depuis et à partir de Sétif, en mai 2012, lors de la cérémonie de commémoration des évènements du 8 mais 1945. Ceci étant, un autre message qu’a voulu transmettre, celui qui tout au long de son parcours a su forger et refléter une image d’un homme d’État, a eu trait à « la supposée opposition » à la candidature de Bouteflika pour un quatrième mandat, par l’institution militaire, notamment la direction du renseignement et de la sécurité (DRS). « Retenez bien que les généraux n’ont jamais fabriqué les présidents en Algérie » souligne Ahmed Ouyahia avant d’ajouter dans ce sens que « l’Armée nationale est un exemple presque unique au monde dans la discipline » affirme-t-il. Soulignant notamment que « les analyses développées par la presse et les politiques se basent sur de fausses données » indique Ouyahia.
Déclarations mettant en branle voire aussi un terme à toutes les lectures ayant mis en avant l’opposition de l’Institution militaire ou bien du DRS au quatrième mandat de Bouteflika. S’agissant de l’appel lancé par le patron du FLN, Amar Saâdani, pour l’instauration d’un État civil, l’actuel directeur de cabinet de la présidence de la République lui a répondu fermement, mercredi soir, en le sommant de « cesser d’appeler à l’instauration d’un État civil » et d’affirmer « nous sommes dans un État civil ». Le rappel à l’ordre d’Ouyahia ne semble pas être uniquement à l’adresse, d’Amar Saâdani, successeur de Belkhadem à la tête du Fln, mais aussi à d’autres voix, notamment celle du mouvement « Barakat, (ça suffit ndlr) ». Aussi , celui qui vient d’être nommé au poste de directeur de cabinet à la présidence de la République a tenu à acculer l’actuel patron du FLN, sur ses déclarations à l’adresse du DRS, qualifiées d’ailleurs par la majorité de l’opinion nationale de très dangereuses, Ahmed Ouyahia rappelle l’actuel patron du Fln, qu’aucun pays au monde n’a vu son service de renseignement être la cible de propos virulents et
« faire l’objet d’une attaque aussi frontale » comme celle qu’a mené Amar Saâdani contre
le Drs.
Soutien à Bouteflika et pas d’amnistie générale
Tout au long de son interview, l’ex-patron du Rnd a abordé l’actualité nationale qui se pose avec acuité sur fond de la présidentielle en cours, à partir de son soutien au quatrième mandat du candidat-président, Bouteflika.
Dans sa déclaration « le Président est certes malade, mais il a préservé ses capacités morales et son intelligence », Ouyahia semble en plus vouloir rassurer sur l’état de santé de Bouteflika et répondre à celui qui a interrompu son silence avant lui, à savoir l’ex-Chef du gouvernement Mouloud Hamrouche qui a appelé « l’institution militaire à intervenir dans la conjoncture actuelle difficile du pays, car le système est arrivé à ses limites ».
Par ailleurs l’actuel directeur de cabinet de la présidence de la république, qualifie « de non démocratiques » les voix appelant, au boycott, à l’arrêt du processus électoral et à la manifestation dans les rues.
Aussi dans son soutien à la candidature de Bouteflika pour un quatrième mandat à la présidence du pays, Ouyahia tout en mettant l’accent sur la stabilité et la sécurité du pays devant être consolidées par la candidature de Bouteflika, Ouyahia a défendu aussi le bilan du Président, estimant «que sur les 600 milliards de dollars dépensés pendant 15 ans» indique Ouyahia « 370 milliards ont couvert les importations de l’Algérie » a-t-il précisé. Par ailleurs sur les questions d’ordre politiques, notamment s’agissant de la charte de la paix et de réconciliation dont certaines voix ne cessent d’appeler « à une amnistie générale » Ouyahia catégoriquement, réaffirme qu’il ne sera question d’aucune amnistie, précisant à ce propos que l’État a été à la limite extrême et la plus possible, par les textes contenues dans la charte de paix et de réconciliation.
Karima B.