Le CIC a accueilli hier le lancement de la 8ème édition d’Algeria Cyber forum, sous le thème : Un enjeu majeur pour une souveraineté numérique durable. Un évènement qui s’étalera jusqu’à aujourd’hui, afin de mettre la lumière sur où en est-on dans le domaine, et de savoir également si oui ou non, avons-nous les moyens pour résister aux cyberattaques.
Un évènement référentiel en matière de cybersécurité en Algérie, un véritable carrefour d’échanges et de débats sur un sujet d’une importance capitale, voire stratégique, et l’un des défis les plus importants auxquels sont confrontées les institutions publiques et les entreprises privées. Considérant que le secteur du numérique est un véritable levier de croissance économique et de compétitivité, ce forum a mis en avant l’intérêt que portent les entreprises algériennes et leur implication dans la stratégie nationale de cybersécurité, devenue un enjeu national. En présence de spécialiste dans le domaine, à l’instar d’Ahmed Tibaoui, Bouabdellah Djallal, Bechiri Salim, Mohamed Abdou Belarbi, Benzeroug Mohamed Redouane, et Guessoum Souheil, cette conférence a débattu de plusieurs thématiques liées à la cyber-sécurité et à la confiance numérique pour comprendre et traiter les stratégies de développement. Des sujets, avec entre autres : La sécurité, souveraineté, durabilité, bâtir une véritable résilience algérienne via le numérique, mais aussi : Capacité de détection et de réponse aux cybers attaques, défis et état des lieux. également : Problématique de la sécurité et la manipulation des données. étaient présents également des experts étrangers, à l’instar de Milot Bertrad et Cutler Terry. À noter également la présence de représentants d’une université tunisienne, à savoir « South Mediterranean University », spécialisé dans le business et la technologie.
Les participants ont été unanimes à déclarer qu’ « en Algérie actuellement, nous sommes à un niveau où nous pouvons faire ce petit bond, ce bond qui va nous permettre d’aller en avant. Si réellement nous voulons profiter de ce que peut le numérique nous ramener dans le monde, nous devons donc aller faire des choses dont nous sommes capables. Notamment avec l’ouverture et les décisions politiques actuelles, très volontaristes et très courageuses, qui sont en train d’être prises. Il est temps réellement que nous commencions à réfléchir, être capable de pouvoir se protéger ». Pour l’élite algérienne de la cyber sécurité, « Il n’est pas normal qu’un pays comme l’Algérie soit encore à réfléchir à la manière de faire un Data center, et où est-ce que doit être le Cloud souverain. Des choses que nous pouvons dépasser. Les choses ont changé. Nous avons actuellement trois départements ministériels qui s’occupent de ce secteur. Le message qui a été passé est clair et montre que nous pouvons avancer dans le domaine de la sécurité numérique ». En effet, selon les intervenants au Forum, « c’est à l‘écosystème d’aller titiller l’administration et les fonctionnaires, pour éviter de refaire les mêmes erreurs ». Allusion faite à l’incident de l’APS, en raison de lacunes en termes de capitalisation, où nous manquons de compétence. « L’APS a déjà subi ce problème en 2017. Nous n’avons pas réglé le problème une fois pour toute. La cyber sécurité, c’est un travail de tous les jours », ont affirmé les présents. Autour des discussions et échanges entre des intervenants de renom, cette première journée aura été une véritable plateforme d’échanges entre acteurs publics et privés du marché, pour faire face aux cybers menaces auxquelles ils sont exposés dans leur transformation numérique et intégration des nouvelles technologies dans leurs stratégies de développement.
BECHIRI SALIM (CE & CYBER SECURITY SPECIALIST – REALISTIC SECURITY)
« Le Conseil national de la sécurité des systèmes d’information monte en puissance »
Dans le registre des capacités de détection et de réponse aux cybers attaques, des défis et de l’état des lieux, l’expert Bechiri Salim estime que c’est une « problématique qui ne relève pas uniquement des entités du secteur, mais qui appartient aussi au débat public. Nous devons construire, pas réinventer les choses qui sont là. En termes de montée en puissance, il est utile de rappeler le décret présidentiel du 20 janvier 2020, relatif à la mise en place d’un dispositif national de la sécurité des systèmes d’information (CNSSI). Comme d’habitude, je dirais, cela a pris du temps, mais c’est en cours de montée en puissance. Ce Conseil va justement définir la stratégie nationale de la SSI ce qu’il y a de faire maintenant, c’est d’être pragmatique, l’appliquer dans le contexte de notre pays, avec nos ressources, et avec les capacités qu’on a actuellement. Les pouvoirs de cette agence nationale relève du décisionnel et stratégique, du pilotage et du tactique, préparer et proposer tout ce qui est référentiel, et tout ce qui est organisationnel, coordonner la stratégie nationale du SSI. Actualiser et enrichir nos défenses nationales actuellement, tout ce qui est institution, administration, et même les opérateurs privés, qui doivent appliquer la stratégie nationale déclinée à leur niveau. Il y a une base, de la sécurité des systèmes d’information, tout ce qui est veille et traitement des incidents, rattaché à l’agence nationale, à, savoir un centre national opérationnel. Ce projet n’avance pas avec la bonne vitesse, mais peut être dans les prochains mois, il y aura plus de communication et de progression ».
Hamid Si Ahmed