Les travaux du 14e Congrès du Front Polisario, qui porte le nom du martyr Khalil-Ahmed Sidi-M’hamed, se sont ouverts, hier, à Dakhla, au camps des réfugiés sahraouis, en présence de 2 472 délégués, dont 53,71% élus par la base.
De notre envoyée spéciale aux camps des réfugiés sahraouis -Dakhla- Karima Bennour
Ce Congrès qui se tiendra jusqu’au 20 décembre prochain, sous le slogan «Force, planification et volonté pour imposer l’indépendance nationale et la souveraineté», est «déterminant» et «historique», a affirmé le secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, indiquant que «nous sommes en position de force». Lors de son allocution de la cérémonie d’ouverture des travaux dudit Congrè, à laquelle ont pris part des délégations venues de par le monde, en solidarité avec le peuple sahraoui et en soutien à son droit à l’autodétermination, le Secrétaire général du Front Polisario a souligné l’«importance» de la tenue de ce congrès, car «déterminant et historique» pour la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance. Il est à noter que sur les 2 472 congressistes au conclave du Front Polisario, 32,51% sont des femmes, outre la présence d’une délégation des Sahraouis des territoires encore sous occupation marocaine. Prenant de plus en plus de l’audience sur les plans, régional et international, la juste cause du peuple sahraoui, dernière question de décolonisation en Afrique, inscrite à l’Agenda des Nations unies, le slogan du 14e congrès du Front Polisario :«Force, planification et volonté pour imposer l’indépendance nationale et la souveraineté» illustre fortement la détermination des Sahraouis, à travers leurs représentants à ce congrès, à demeurer attacher à leur droit «indéniable» à l’autodétermination. «Nous sommes en position de force», a déclaré, hier, le Secrétaire général du Front Polisario, président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), devant une assistance composée, outre des congressistes, de délégations venues d’Afrique, d’Europe, d’Amérique latine. Pour ne citer, à ce propos, que celles de l’Afrique du Sud, conduite par le Secrétaire général du parti au pouvoir, l’ANC, d’Algérie, en la personne du ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, de Tunisie, de Mauritanie, du Nigeria, en la personne de son ambassadeur accrédité près de la RASD, d’Égypte et une délégation de la Palestine. Pour l’Europe, l’on notera les délégations venues d’Italie, d’Espagne de France et la présence du président de l’Eucoco, Pierre Galand, et celles d’Amérique latine, -Cuba, Chili et Venezuela-. Ce 14e congrès se tient dans une conjoncture particulière, sur les plans interne et externe. La responsabilité engagée de la communauté internationale (ONU, ndlr) pour le parachèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental, notamment depuis le cessez-le-feu en 1991, sous ses auspices, entre le Front Polisario et le Maroc, peine à se traduire, à ce jour. Et c’est ce qui est à l’origine du désarroi des Sahraouis, qui ne manquent pas d’interpeller la communauté internationale, notamment le SG de l’ONU et le Conseil de sécurité de l’institution internationale à imposer la force du Droit, face aux manœuvres du Maroc, à se dérober de la légalité internationale, avec les soutiens de des autorités coloniales au Sahara occidental, notamment la France. Sur le plan externe, les nombreux succès et à des niveaux divers réalisés par les responsables de la RASD et du Front Polisario outre qu’ils acculent les autorités coloniales marocaines, ils mettent à nu, encore une fois, la politique coloniale du Maroc au Sahara occidental, notamment dans ses atteintes aux drois de l’Homme et la violation du Droit international. Qu’il s’agisse des succès sur la scène diplomatique, humanitaire et juridique et aussi médiatique, pour ne citer que la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), annulant, avec effet immédiat, l’Accord controversé de mars 2012, signé entre le Maroc et l’UE, incluant le Sahara occidental occupé, sur la libéralisation du commerce des produits agricoles et halieutiques. «Nous sommes en position de force», a déclaré, hier, Mohamed Abdelaziz, avant de souligner, plus loin, que «le Maroc est au banc des accusé», a-t-il indiqué. Avant le début des travaux du 14e congrès du Front Polisario, le représentant de celui-ci à l’UE, Mohamed Sidati, nous a déclaré, en marge, que des questions importantes seront «débattues» par les congressistes, notamment celles ayant trait à la «stratégie» à dégager pour la suite à donner à la lutte du peuple sahraoui «pour son indépendance». Pour notre interlocuteur, «notre attachement à l’autodétermination est indéniable» et «nous demeurons déterminés à lutter pour l’indépendance», en usant «de tous les moyens», y compris «la lutte armée ». Il est à noter que les travaux du 14e congrès du Front Polsiario seront sanctionnés par l’adoption de résolutions, dont celles ayant trait à la politique générale, l’élection d’une nouvelle direction et la révision des statuts du Front Polisario et de la Constitution de la RASD. Les mandatés à ce 14e congrès du Front Polisario ont procédé, hier, à l’élection du bureau du congrès, que présidera, durant cinq jours, Khatri Eddouh, président, pour rappel, du Parlement sahraoui, chef de la délégation des négociateurs.
K. B.