Une superficie agricole de 20 000 hectares est consacrée dans la wilaya d’Ouargla à l’agroindustrie afin de renforcer les capacités nationales dans cette filière et réduire par la même, sa facture d’importation, a-t-on appris mardi auprès de la direction locale des services agricoles (DSA). F aisant partie de certains périmètres agricoles qui se répartissent à travers la wilaya, la surface en question est d’ores et déjà affectée à l’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS), chargé de la mise en œuvre de la politique nationale de promotion et de développement de l’agriculture industrielle stratégique dans le Sud du pays, à travers la mise en valeur des terres agricoles dans le but de renforcer les capacités nationales dans ce domaine, a affirmé le directeur du secteur, Houari Saâd. Cette démarche, qui intervient en application d’une feuille de route du secteur de l’Agriculture et du Développement rural, a pour objectif de promouvoir les investissements agro-industriels et d’accompagner les porteurs de projets dans les différentes phases de concrétisation de l’investissement, a-t-il souligné. Elle se veut une contribution au développement des filières agricoles stratégiques, notamment les oléagineux, le maïs, les produits sucriers et autres, en vue de réduire la facture d’importation, a-t-il précisé. Des perspectives prometteuses s’ouvrent à la filière agroalimentaire à Ouargla, confortées par différentes expériences réussies dans ce segment stratégique à forte rentabilité économique, estiment des cadres locaux du secteur de l’agriculture. Plusieurs opportunités sont offertes à l’investissement agricole dans cette wilaya du Sudest du pays qui recèle d’importantes ressources hydriques et d’immenses étendues de terres susceptibles de donner un nouvel essor à l’activité agricole en général et à la transformation agroalimentaire en particulier, tout en permettant d’obtenir un produit de bonne qualité pouvant répondre aux besoins du marché national, ont-ils souligné. Des résultats jugés « encourageants » ont été enregistré ces dernières années dans la wilaya en matière de cultures stratégiques ayant un impact positif sur la substitution des importations, parmi lesquelles une expérience pilote de production de betterave sucrière, de tournesol et de maïs dans la région de Gassi-Touil relevant de la daïra de Hassi-Messaoud (Sud-est d’Ouargla). Menée par la société d’investissement « AlFilaha-ATLAS », fruit d’un partenariat privé algéro-turc, cette expérience vise à construire une plate-forme de production de blé, de légumineuses, de betterave et de tournesol avec des procédés industriels modernes répondant aux standards internationaux dans le cadre de la mise en valeur des terres agricoles, selon les données fournies par les responsables de cet investissement. Occupant une superficie globale de 11 000 ha à Gassitouil, attribuée dans le cadre de la concession agricole pour une durée de 40 ans, cette exploitation s’engage à participer à l’effort de l’État algérien pour assurer l’autonomie alimentaire, en offrant au consommateur un produit agricole sain et Bio. Dès l’obtention de son acte de concession en 2018, l’entreprise a investi plus de 1,35 milliard DA sur ses propres fonds, pour la mise en valeur d’une première tranche de 1 000 ha, l’installation de 21 systèmes d’irrigation par pivots et procéder aux essais sur diverses cultures la première année. En 2019, les premiers semis de blé ont commencé à germer moins de dix mois après avoir accédé à la concession, indique-t-on. Il s’agit d’une production de 750 tonnes de blé dur pour la saison 2018/2019 sur une superficie de 150 ha et 4 000 tonnes sur une superficie de 600 ha durant la saison 2019/2020, soit un rendement moyen de 6,5 tonnes à l’hectare, a-t-on détaillé. L’année 2019 a été marquée également par une production de 3 600 tonnes de betterave sur 60 ha et de 60 000 tonnes sur 800 ha durant l’année 2020, soit des rendements respectifs de 60 à 75 tonnes/hectare. Pour sélectionner la meilleure variété, des essais sur le tournesol ont été réalisés en mai 2019 pour s’assurer de l’adaptation au sol et au climat saharien, ajoute la même source, en signalant qu’il est prévu la production 2 000 tonnes pour l’année 2021. S’agissant du problème de pollution du fumier et la libération de phosphore, des bassins, d’une capacité de 5 000 tonnes chacun, ont été construits au niveau de l’exploitation afin de produire 100 000 tonnes d’engrais biologiques par an. Parmi les objectifs de cet investissement, figurent notamment la participation d’une manière active à la production de blé et de divers aliments de bétails pour diminuer la facture d’importation de l’Algérie et l’encouragement de la création d’une industrie sucrière dans la région en optimisant la culture des intrants et en entrainant, avec l’aide des services de l’Etat, les agriculteurs de la région à participer activement au projet.
LA CÉRÉALICULTURE, AUTRE FILIÈRE STRATÉGIQUE INVESTIE
La céréaliculture, une filière agricole stratégique, présente des perspectives économiques »prometteuses » à Ouargla, vu les succès encourageant enregistrés ces dernières années par de nombreux professionnels ayant relevé le défi. Les services agricoles ont enregistré, l’an dernier, une production avoisinant les 100 000 quintaux, avec même un pic record de plus de 80 qx/ha, constituée de céréales de consommation, ainsi qu’une quantité importante (80%) destinée aux semences. Les surfaces réservées à la céréaliculture dans la wilaya, irriguées sous pivot, se répartissent sur plusieurs périmètres agricoles, dont Remtha (Rouissat), AinMoussa (Sidi-Khouiled), GassiTouil (Hassi-Messaoud), N’goussa et Ouargla. Une extension de la superficie consacrée à cette culture stratégique a été observée, grâce aux mesures prises par l’État concernant notamment l’accompagnement technique assuré aux agriculteurs et la facilitation des procédures de financement dans le but de booster l’activité agricole dans cette wilaya saharienne aux importantes ressources hydriques et étendues de terres aptes à la mise en valeur. La production maraîchère a atteint, pour sa part, 1,9 million Qx de différents produits agricoles, dont la pomme de terre (saisonnière et d’arrière-saison) qui se fraye un chemin parmi les principales filières agricoles pratiquées dans la wilaya, en plus de la serriculture maraîchère avec plus de 2 300 ha qui lui ont été consacrés. D’autres filières agricoles ont réalisé, l’an dernier, de « bons » indices, à l’image de la production fourragère ainsi que la culture du maïs fourrage dans la daïra de N’goussa (nord-ouest d’Ouargla) qui a connu ces deux dernières années un essor au regard des succès obtenus par un investisseur privé. Le développement de la culture du maïs fourrage devra influer positivement sur l’élevage bovin, camelin et caprin et la production laitière en particulier. Concentrée dans les régions de N’goussa, SidiKhouiled et Hassi-Messoud notamment, la superficie globale dédiée à la maïsiculture est de 170 hectares, contre 75 ha pour la culture du maïs fourrage, nouvellement introduite dans la wilaya, selon les données de la direction locale des services agricoles (DSA). Selon des agriculteurs locaux, la mise en valeur agricole à Ouargla, à l’instar de l’ensemble des régions sahariennes caractérisées par des conditions naturelles difficiles, un climat sec, une faible pluviométrie et une salinité des sols, est considérée comme un challenge de taille. Une situation contraignante pour les agriculteurs qui soulèvent des préoccupations liées notamment au raccordement de leurs périmètres agricoles au réseau électrique et la réalisation de pistes d’accès.