Accueil Edito Où sont des décodeurs de l’info ?

Où sont des décodeurs de l’info ?

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Le capharnaüm médiatique dont étaient coupables des chaînes de télévision lors de la couverture de l’accident de bus d’Oued El-Harrach, relance le débat sur le rôle du journaliste dans les situations de crise. Les chaînes incriminées ont sacrifié l’essentiel pour l’accessoire. Au lieu d’informer le public, elles ont cédé au sensationnel. C’est la course au buzz, ce moyen astucieux pour augmenter l’audience. Mais ce n’est pas trop catholique. C’est la « gardienne » qui veille sur la conformité des programmes TV qui le dit. En effet, l’autorité de régulation de l’audiovisuel (ANIRA) a reproché à ces chaînes des manquements professionnels. Ce qui est vrai. À savoir, non-respect de la dignité des blessés qui étaient interviewés sur le lit d’hôpital même. Du jamais-vu ! D’où un manque à l’éthique qui leur fait gravement défaut. Or, la règle voudrait que le journaliste fasse preuve de responsabilité. Les médias n’ont pas seulement le devoir d’informer, mais ils doivent aussi prendre la mesure de vérifier l’impact de l’information avant de la livrer au citoyen. Car, les dégâts occasionnés en retour peuvent être plus graves que nous le pensions. De nos jours, et à l’ère de la démocratisation des moyens de l’information et de la communication, les contenus audiovisuels sont soumis au brassage des médias, traditionnels et sociaux. Plantons le décor : les images diffusées sont exploitées à mauvais escient. Ainsi déformés, sortis de leur contexte et orientés selon le goût des parties malintentionnées, les contenus sont retournés contre l’auteur et exploités à des fins malveillantes. Le cas du drame d’El-Harrach est éloquent. On a vu comment les vidéos filmées dans les hôpitaux ont fait l’objet d’une manipulation. Loin de nous la prétention de donner des leçons de journalisme, mais les médias audiovisuels récidivistes gagneraient à prendre conscience des enjeux de l’heure. Pour le pays. Alors que les citoyens sont constamment bombardés par des flux d’informations, les chaînes télé peuvent innover et varier dans les programmes. Nous n’avons rien à inventer, regardons juste ce qui se fait ailleurs.  Des spécialistes dans le domaine sont invités sur les plateaux pour décrypter une information ou des fact-checking (vérification des faits) qui orientent le citoyen. Il y a aussi des experts en image qui interviennent pour dire si telle vidéo est authentique ou elle a subi un traitement Photoshop pour nuire à telle personne privée ou telle personnalité publique. Désinformation, deepfakes, fake news, rumeurs, infox, intox médiatique, canulars, théorie du complot…la littérature du mensonge médiatique est tellement « riche » que nos chaînes auront du pain sur la planche.   

Farid Guellil

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