À Oran, le problème de liquidités au niveau des bureaux de postes se pose toujours même si le pic de la crise des mois derniers n’est pas atteint. Pour les Oranais, la situation pourrait dégénérer dans les prochains jours avec le versement des pensions de retraite.
« Certes, il y a des chaînes qui se forment au niveau de certains bureaux, mais le problème d’argent ne se pose pas encore. Il faudra attendre les prochains jours et le rush sur les agences postales pour avoir une idée sur le phénomène », affirment des retraités Oranais. Ils estiment que les derniers aménagements en matière de versement des pensions de retraite ont réduit un peu la tension que connaissaient les bureaux de poste à chaque fin de mois. « Le fait d’organiser un versement en fonction des numéros d’ordre a réduit un tant soit peu la tension, mais il ne faut pas pavoiser car il faut non seulement réduire l’afflux vers les bureaux mais aussi assurer la disponibilité des fonds », indiquent nos interlocuteurs. Toutefois, cette situation est un peu tempérée par des difficultés que connaissent certains bureaux de poste des zones d’ombre. Plusieurs bureaux sont pris d’assaut très tôt le matin par des retraités en quête de leur maigre pension. « Ici, c’est un problème de désorganisation qui rend la situation difficile. Pour acheter un timbre ou envoyer un mandat, il faut faire la chaîne avec une foule de détenteurs de chèques CCP venus encaisser leur argent. Les receveurs devraient faire preuve de bon sens en organisant les prestations au niveau de leur bureau », note un habitant de Hassi Bounif. La pandémie n’a pas facilité les choses puisque, aujourd’hui, pour faire respecter les mesures de distanciation physique et de prévention anti-Covid-19, les chaînes se forment à l’extérieur des bureaux. « Au niveau du bureau de Belle vue, sur le boulevard des Falaises, les citoyens, jeunes et vieux, s’agglutinent tôt le matin devant l’entrée dans l’espoir d’encaisser leur argent ou toute autre prestation postale. « Ici, le bureau est exigüe et il suffit de deux ou trois personnes pour qu’il affiche complet. Certes, ces jours-ci le temps est ensoleillé mais comment ce sera quand il y aura mauvais temps. Ce bureau fait face à la mer. Son receveur doit trouver une solution pour faciliter l’attente aux clients en majorité de vieilles personnes », indique un habitant résidant à Es-sedikkia. Ce dernier ne manquera pas, par ailleurs, de pester contre certains agents qui prennent un malin plaisir à jouer avec leurs téléphones portables au moment où des clients sont agglutinés devant le guichet. « Il suffit d’un petit moment de relâche que s’offre l’agent pour voir une chaine se former. On devrait interdire l’utilisation de ce joujou pendant les heures de services », dira notre interlocuteur. L’autre problème qui pourrait aggraver la situation dans les prochains jours est l’alimentation des DAB en liquidités. Plusieurs guichets, notamment au niveau des bureaux de postes affichent hors service ou manquent de fonds. «La situation pourrait se compliquer à l’avenir si ces terminaux ne sont pas alimentés ou connectés au réseau. Ils sont faits pour servir et non pas à embellir l’entrée du bureau », dira un Oranais qui affirme que les derniers propos du ministre de la Poste et des Télécommunications à propos de la disponibilité du terrain sont certes rassurants, « mais la situation peut facilement basculer quand il y aura foule devant les bureaux ».
Slimane Ben