Le public de la ville d’Oran et ses visiteurs ont eu le plaisir de renouer avec les traditions théâtrales les plus typiques de la région à la faveur des premières Journées du théâtre de rue, un clin d’oeil à des monuments du 4e Art algérien, comme Abdelkader Alloula, Ould Abderrahmane Kaki ou encore Kateb Yacine.
Dans le cadre du programme culturel d’accompagnement des 19e Jeux méditerranéens d’Oran qui se poursuivent jusqu’au 6 juillet prochain, le Théâtre régional d’Oran Abdelkader-Alloula a choisi de revenir au théâtre populaire de la halqa pour investir les rues de la ville et aller au plus près du public et des enfants. Avec une riche programmation d’une dizaine de spectacles par jour dans les places publiques, les Journées du théâtre de rue ont ravivé la tradition du théâtre populaire et du théâtre de la halqa si chers à des icônes du théâtre algériens à l’instar des regrettés Abdelkader Alloula, Ould Abderrahmane Kaki ou encore Kateb Yacine. Cette forme d’expression théâtrale ancienne et peu exigeante sur le plan logistique, permet au 4e art de se rapprocher au plus près du public de la capitale de l’ouest et d’apporter une touche artistique visible à ce grand rendez-vous sportif. S’inspirant principalement de la tradition du Goual (conteur populaire), de la halqa et du théâtre populaire développé, entre autres, par Kateb Yacine, le théâtre de rue, qui compte principalement sur la prestation du comédien et sur le costume, peut se permettre le luxe de se produire en tous lieux sans aucune exigence Le Tro a sélectionné des sites comme les quartiers de Sidi El Houari, Derb, Hai Essabah, la place du 1er Novembre, le Jardin méditerranéen ou encore le Front de mer pour accueillir cette manifestation qui prévoit également des représentations dans des cafés populaires et des trains. C’est sur les quais de la gare ferroviaire d’Oran ou dans les wagons du train reliant Oran à Ain Timouchent que le conteur Mahi Seddik a présenté son spectacle élaboré pour l’occasion, « Si Oran m’était contée » alors que l’une des figures du théâtre de marionnettes Kada Bensemicha faisait le bonheur des petits et grands dans les jardins de la ville. D’autre part, le comédien Samir Bouannani a assuré un atelier de formation pour un groupe de jeunes amateurs du théâtre et d’étudiants pour pouvoir familiariser ces comédiens en devenir avec la pratique et le contact du public et assurer la réussite du projet de formation et de pérennisation de cet manifestation, établi par le directeur du Tro Mourad Senouci.
Le Tro, candidat à un classement au patrimoine national, abrite également jusqu’au 5 juillet les première Journées du théâtre méditerranéen avec la participation de troupes en provenance de Tunisie, d’Italie, d’Egypte, et de France en plus de représentations algériennes. Ces troupes étrangères devront également animer des ateliers de formation à l’adresse des étudiants ayant participé aux représentations de rue.