Le musée national Ahmed-Zabana d’Oran a enregistré 24 000 visites au cours de l’année 2016, a estimé son directeur, Salah Amokrane, soulignant qu’un travail de valorisation et de promotion des collections est nécessaire pour attirer davantage de visiteurs. « 24 000 visites en une année. Ce nombre de visiteurs est dérisoire par rapport au taux de fréquentation des grands musées du monde. Toutefois, dans notre contexte et par rapport aux autres musées du pays, on peut considérer ce taux de fréquentation comme relativement satisfaisant », a-t-il indiqué à l’APS. Le musée national Ahmed-Zabana reste un espace culturel plus ou moins actif, car proposant régulièrement un programme d’expositions, contrairement à de nombreux établissements similaires dans certaines régions du pays qui souffrent du manque de visiteurs et d’absence d’activités et d’animation. Pour remédier à cette situation, Salah Amokrane estime qu’un travail de promotion et de valorisation des fonds du musée est nécessaire pour susciter de l’intérêt et la curiosité du citoyen et pousser ce dernier à venir découvrir les richesses que recèle l’établissement oranais. « Le musée d’Oran compte plusieurs pièces d’importance historique et archéologique », a indiqué Salah Amokrane, estimant qu’il est nécessaire de les valoriser, notamment par le biais des médias. Dans ce sens, il a cité les pierres taillées de Tighennif (wilaya de Mascara) datant de plus de 500.000 ans. « Ces pierres qui racontent les premiers gestes de l’Homme, la naissance de la culture humaine dans cette région, ne sont pas assez valorisées », a-t-il considéré, déplorant le fait que la plupart des habitants de la ville ignorent même l’existence, au sein du musée, de ces vestiges. « Il s’agit de susciter la curiosité des gens, de les conduire à s’interroger sur des pièces comme ces pierres taillées de Tighennif et de les pousser à venir les découvrir de plus près », a-t-il souligné.
Par ailleurs, le directeur du Musée Ahmed-Zabana a estimé que les recettes induites par les visites ne couvrent qu’une partie infime du budget de fonctionnement de l’établissement, alors qu’elles devraient servir, entre autres, à l’entretien des collections.
La mission culturelle et pédagogique du musée ne doit pas être occultée. Salah Amokrane a souligné que l’instauration d’une culture muséale chez les enfants et les adultes reste une mission qui doit impliquer de nombreuses parties comme l’école, la famille et les médias, notamment.