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Opération de relogement à Ouled-Fayet (Alger) : 200 familles habitant les haouchs mécontentes

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L’opération de relogement, la 21e du nom, entamée ce mardi, que vient de lancer la wilaya d’Alger, touchant 7 000 familles, n’est pas aussi exempte de reproches, comme tentent de le relayer quelques parties. Une virée vers quelques sites destinés à l’accueil des nouveaux attributaires de logements à caractère public-locatif, nous a permis de toucher du doigt quelques lacunes, à l’issue d’un contact avec des potentiels bénéficiaires, manifestant une grogne pacifique, mais menaçant, en même temps, de recourir à d’autres voies de protestation, plus «méchantes» celles-ci, si jamais leurs revendications ne seront pas satisfaites par les instances compétentes. Les couacs ont toujours accompagné les opérations de distribution de logements, particulièrement celles dont les critères de sélection demeurent sujettes à des interprétations diverses, formulées au gré du moment, à l’importance que requiert la prise de décision inhérente à contenter l’une des parties concernées, et à la perspective de calmer une partie socialisée en ébullition.
Ouled-Fayet a été une de nos escales. Il est l’un des treize sites retenus pour le recasement. En deux endroits différents, 582 familles seront relogées, selon les prévisions fixées par la Commission présidée par le directeur du logement de la wilaya d’Alger. À une dizaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya, cette commune relevant de la daïra-délégué de Chéraga, traîne une tare datant de l’époque coloniale. Il s’agit de près de 200 familles, selon le décompte fait par le représentant de ce regroupement sous forme de «haouch», comme elles aiment le baptiser, qui ont, laxisme administratif oblige, vécu, grandi et, surtout, érigé des bâtisses cossues, sans que la régularisation tant attendue vienne mettre un terme à leur situation d’«indus occupants». Avec le temps, ces derniers se sont familiarisés avec leur situation. Étant dans une position charnière : ils ne sont ni habitants des taudis, ni demandeurs de logements résidant sous des toits se caractérisant par une promiscuité éreintante, ces familles ont donné, logiquement, du fil à retordre aux autorités locales, qui, généralement, font la sourde oreille aux demandes d’audience qui leur sont transmises. Depuis janvier, du moins en prenant comme échantillon, cette année, plusieurs correspondances ont été adressées au wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, au wali-délégué de Chéraga, Abdelkader Kelkel, sans qu’elles aient une suite logique. «Ces deux responsables ne nous ont pas répondu, ni daigné se déplacer sur les lieux pour voir plus clair», s’indigne un de nos interlocuteurs.
N’empêche que les promesses que ces dernières ont formulées, dans le souci d’améliorer leur cas, ont été exploitées par les familles à l’encontre des premières citées. Parmi elles, le collectif des habitants cite le droit d’avoir un logement en se munissant seulement d’un carnet de famille ou d’un acte civil. L’un d’eux identifie le P/APC de Ouled-Fayet et son secrétaire général comme ayant, séparément, fait miroité aux habitants de ces haouchs de bénéficier d’un toit en se prévalant d’avoir ces deux sésames cités. «La suite nous a prouvé le contraire : sur les 200 familles que compte ce regroupement qui existe depuis l’époque coloniale, nous y a avons vécu de grand-père en fils, seulement 63 ont été sélectionnées comme éligibles au logement social. Le hic, également, c’est que seulement 42 ont été relogées», et son ami de s’interroger, «où sont passées les 21 logements restants ?» Et un troisième d’y répondre, «ils sont allés vers les proches et les parents, et l’on a même les noms». Le malheur, selon ce qui a été rapporté, c’est que les occupants des haouchs spacieux sont orientés vers des F3 exigus. À 14 membres dans un F3 ou à 5 familles dans ce même espace, la situation est encombrante par rapport à ce qu’elle a été auparavant. Outre cela, la situation de confort des appartements n’est pas au beau fixe. De l’eau dans les caves, des dysfonctionnements dans le réseau des eaux usées, sont parmi les griefs reprochés par les occupants des lieux à la construction.
Au moment où nous mettons sous presse, une séance de travail à l’APC de Ouled-Fayet se tient entre le wali, le wali-délégué, le P/APC, ainsi que le représentant des habitants des haouchs. À titre d’information, les 7 000 familles seront déplacées vers 13 nouveaux sites, dont 582 familles relogées dans deux sites situés à Ouled-Fayet, 300 familles au nouveau site d’El-Kahla (Birtouta), 1 000 familles au niveau de Zaâtria, dans la commune de Mahelma, 264 à Draria, 550 autres au niveau de Rouiba, ainsi que 1 200 familles à Sidi-Slimane, dans la commune de Kheraïcia, et 1 000 familles à la cité Rachid-Kourifa, commune d’El-Harrach.
Par ailleurs, selon ce qu’a annoncé le directeur du logement au niveau de la wilaya d’Alger, Smaïl Loumi, invité de l’émission “L’Invité de la Rédaction de la Radio chaîne 3, cette opération devra sceller le cas des derniers grands bidonvilles  » existant encore dans la wilaya. Il précise qu’elle ciblera des zones situées à El-Hamiz (1 800 familles), Dergana (1 400 familles), Haouch El-Kerouche (1 700 familles), Oued-Semmar (1 300 familles), Bousmaha (1 200 familles) et Gué-de-Constantine (1 000 familles). Le sort des « quelques petits groupements « d’habitats précaires, à travers des communes limitrophes d’Alger, sera, lui, finalisé avant la fin de l’année 2016. Les propos ne sont pas toujours ce que projette la réalité du terrain. Nous y reviendrons…
Zaid Zoheir

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