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19 mars 2024
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NUMÉRISATION ET STATISTIQUES : L’urgence de passer à la vitesse supérieure

Numérisation, cette exigence revient fréquemment dans le discours officiel depuis quelques années, mais toujours accompagnée d’annonces et de promesses, très souvent renouvelées elles aussi, ce qui prouve que ce  n’est pas encore une réalité tangible.
Lundi dernier, lors de la réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée, le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné au gouvernement d’aller plus vite dans « le processus de numérisation et de statistiques précises ». C’est le système de travail de base dans tous les secteurs,  notamment pour les domaines, les impôts, les douanes et le budget, a-t-il souligné. Il a également instruit le gouvernement de « créer une plate-forme numérique mise à jour qui fournit des données et des indicateurs précis ». Le but paraît évident : aider à la prise de décisions appropriées et à la lutte contre la bureaucratie, et, faut-il ajouter, son pendant inévitable, la corruption. Pour le Président Tebboune- il l’a souligné, il y a près d’un mois, lors de son entrevue périodique avec des représentants de la presse nationale- la numérisation est un passage obligé pour lutter contre la corruption et la bureaucratie. Il explique pourquoi : « la numérisation est réelle et fiable.
De plus, elle ne ment pas, ne falsifie pas les données et fournit la rapidité nécessaire pour résoudre les problèmes » en fournissant des chiffres exacts. Une quelconque institution peut assurer la numérisation en un court laps de temps, alors qu’est-ce qui bloque ? Le défi du numérique reste toujours marqué du sceau de l’urgence. C’est encore comme une priorité dans tous les secteurs. En fait, l’absence de la numérisation est « un acte délibéré », affirme le Président Tebboune. Si ça traîne, c’est parce que la numérisation dérange des intérêts et contrarie les pratiques de corruption, appuyées sur la bureaucratie.
La part énorme prise par l’informel dans la vie de tous les jours, particulièrement dans les activités économiques, est sans doute un des handicaps les plus lourds dans cette voie. C’est à Mme Meriem Benmouloud que revient maintenant la mission de passer à la vitesse supérieure. Elle a pris ses fonctions, samedi, à la tête du ministère de la Numérisation et des Statistiques, et s’est engagée à veiller à « concrétiser les objectifs escomptés, notamment les engagements du président de la République, N25 et 26 relatifs à la numérisation et aux statistiques». Rien ne devrait justifier les retards. La numérisation deviendra « une réalité, par la volonté ou par la force des choses », a promis le président Tebboune. Dans l’immédiat, la nouvelle ministre va élaborer sa stratégie et a besoin de « travailler de manière consultative et participative avec tous les secteurs », a-t-elle dit. Elle a également insisté sur l’impératif de «mettre en place tous les mécanismes relatifs aux statistiques en vue de créer un système national des statistiques pour produire, actualiser et traiter l’information». Mme Meriem Benmouloud part d’un acquis: selon les chiffres officiels, plus de 450 services publics sont actuellement numérisés, dont 338 intégrés de façon définitive au Portail gouvernemental des services publics « Bawabatic ». Le ministère dont elle a pris la charge dispose d’un plan spécifique, mis en place de concert avec les différents secteurs ministériels et les acteurs principaux dans le domaine du numérique. Mais la réalité quotidienne montre qu’il y a encore un long chemin à parcourir. Les tracasseries bureaucratiques continuent d’empoisonner la vie des citoyens confrontés aux lenteurs, de divers ordres, de l’administration, et qui sont dans l’obligation de faire des démarches et des déplacements que la numérisation, ou même une bonne communication, rendraient tout simplement inutiles. Il y a des administrations, parmi celles qui ont à faire au grand public, qui  se trouvent véritablement assiégées au moindre problème créé par des carences dans la communication ou par un dysfonctionnement quelconque, ou pour une autre raison. Par ailleurs, le manque de transparence peut faciliter des actes de corruption ou permettre d’échapper aux obligations fiscales. Or, la numérisation, c’est également la transparence.
M’hamed Rebah

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