La vague d’attentats terroristes qui a frappé quasi-simultanément la France, la Tunisie, le Koweït et la Somalie est-elle une action coordonnée, visant à mondialiser le terrorisme de Daech à quelques jours de la date de sa création et la proclamation de «l’État islamique» et montrer que ses groupes ou individus se réclamant de sa franchise peuvent frapper à n’importe quel endroit de la planète et pas seulement dans le Daecland irako-syrien ?
Au moment où certaines voix aux États -Unis préconisent la négociation avec l’État islamique et que d’autres poussent à sa reconnaissance, l’organisation terroriste veut faire croire à une centralisation de son commandement et à une planification de ses actions terroristes. Les experts de la lutte anti-terroristes sont partagés sur les objectifs que s’assigne Daech si ce n’est sa volonté de consolider un «État» qui, pour le moment, fonctionne sur la terreur, les crimes et les exactions les plus abjects sous couvert de l’application de la charia . Il est vrai qu’il est difficile de croire à une coordination des attentats de vendredi dans la mesure où l’EI n’avait revendiqué qu’un attentat, celui contre la mosquée chiite au Koweït, attribué à la «province de Najid», la branche saoudienne responsable de deux attaques contre des chiites en mai dans le Royaume. Ce n’est que bien plus tard que l’EI revendique le massacre de Sousse. Pour rappel, l’attentat contre le musée du Bardo à Tunis, le 18 mars, avait été revendiqué en même temps par Daech et par Aqmi. À la différence de la Syrie ou du Yémen, les deux groupes ne sont pas en guerre en Tunisie. Pour ce qui est de l’attentat contre une usine chimique, son auteur Yacine Salhi, qui a décapité son patron va probablement se revendiquer de Daech, qui met en scène les décapitations pour attirer les candidats au djihad terroriste, mais surtout pour pousser à l’acte ceux qui n’ont aucun lien avec l’organisation. Ainsi, même si l’enquête sur les attentats de Paris n’a révélé aucun lien entre Amedy Coulibaly et Daech, le terroriste a prêté allégeance au «calife» Abou-Bakr al-Baghdadi dans une vidéo posthume. Un expert français de la lutte antiterroriste cité par les médias affirme ne pas croire à une coordination globale des actes terroristes . «Les attentats en Tunisie et au Koweït sont majeurs et visent des cibles cohérentes pour des djihadistes: des touristes à Sousse et des chiites au Koweït. L’attentat en France est, à l’inverse, un acte commis par un homme isolé ou par une cellule très réduite. Une coordination entre les trois attaques supposerait aussi que quelqu’un donne un top départ, au risque de faire repérer ses complices et de faire capoter les opérations», a-t-il expliqué .
Mais, pour les tenants de la programmation et d’une coordination des attentats, la simultanéité des attaques terroristes intervenus, vendredi, les groupes et les individus se revendiquant de Daech obéissent à une planification visant à montrer dans les faits la mondialisation des actions terroristes et la capacité de l’organisation terroriste à frapper à n’importe quel endroit de la planète et pas seulement sur le territoire où elle est déployée : la Syrie et l’Irak. Depuis le mois sacré du Ramadhan, privilégié par les candidats au djihad et au Paradis, on note une multiplication des massacres, mais sans grand écho médiatique. Il semble bien que l’organisation terroriste veut faire croire qu’elle est en mesure de frapper n’importe où et n’importe quand, consacrant, ainsi, la faillite de la coalition militaire de façade censé la combattre et la détruire. La capacité de nuisance terroriste de Daech, qui parfois est surtout une franchise utilisée par des groupes pour rebondir notamment en Libye et en Tunisie est de plus en plus grande et meurtrière. Bizarrement, elle coïncide avec les nombreuses révélations sur l’alliance secrète et les objectifs communs d’Israël et de l’Arabie saoudite. Cette montée en puissance de l’organisation terroriste sert, il est vrai, ceux qui veulent morceler le monde arabe et les régimes archaïques qui veulent perdurer en caricaturant l’islam et en plongeant dans la tourmente les pays qui refusent de se plier à leur diktat. D’autre part, comment ne pas s’interroger sur le peu de volonté des pays occidentaux à lutter efficacement et sérieusement contre une organisation sanguinaire, dont les premières victimes sont les musulmans. Une organisation dont les attentats fragilisent les États arabes, à l’instar de la Tunisie, et ne feront que précipiter l’arrivée au pouvoir en Europe de régimes fascistes et islamophobes .
Mokhtar Bendib
L’Algérie n’est pas immunisée. Ce genre de malheur n’arrive pas juste aux autres.
Ce pays fait partie du plan de déstabilisation, de l’ISIS et d’AQMI quoique l’on dise.
Il faut préparer psychologiquement la population a` l’éminence du danger. La défense de l’Etat c’est l’affaire de tous et non seulement l’armée.
Il faut être sur ses gardes et prendre toutes les mesures d’urgences nécessaires, spécialement durant le mois sacre’ du Ramadan, les dates historiques qui marquent les grands événements nationaux et internationaux.
Une série de malheur et de revanche qui frappe le monde arabe. La vengeance ne règle rien en définitif a part celui de déclencher le processus, du cycle infernal.