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Nouveau souffle pour le commerce

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C’est après « un exposé commun des ministres du Commerce, de l’Industrie et de l’Agriculture sur la pénurie » que le président Tebboune a fait part de ce qu’il pensait du secteur avant d’ordonner de « procéder à une révision radicale de la règlementation régissant la commercialisation du produit national ». Dans son intervention, le chef de l’État cachait mal sa colère. Il a évoqué la mise en place d’un « système de plafonnement des prix » et le placement des « produits agro-alimentaires et les médicaments au cœur des priorités ». Il a en outre exigé « l’extrême vigilance » de tous les services de contrôle y compris les organes de sécurité. On comprend par-là que le président de la République veut en finir, une fois pour toute, avec une commercialisation débridée. Des dysfonctionnements rythmés par les pénuries qui font grimper les prix. Ce qui est inacceptable. Un tel « relâchement » débouche non seulement sur une valse des prix mais aussi et surtout sur l’exaspération des consommateurs. Il faut que chacun mesure l’ampleur et les conséquences de ce fléau. Comment expliquer des « prix déraisonnables des produits de saison » des fruits et légumes ? Et ce, malgré toutes les facilités et les aides de l’État accordées aux agriculteurs. Après les producteurs, il y a les marchés de gros avec leurs « carreaux » dont la cartographie, le nombre et la qualité de gestion nécessitent une réforme profonde. Lundi dernier, soit au lendemain de la réunion du Conseil des ministres, le directeur de la coopération et des enquêtes spécifiques au ministère du Commerce, Kamel Boukheddache, s’est exprimé, à la Radio nationale, sur cette plaie.
Il a rappelé les « origines de la flambée des prix, occasionnée soit par l’offre insuffisante, la forte demande, des pratiques commerciales illicites ou spéculatives provoquées par la rétention des marchandises aux fins de créer la rareté et augmenter les prix ». Mais, a-t-il ajouté, « Pour connaître le marché, il faut connaître les besoins de la population, notamment en produits de large consommation ». Or « ces besoins sont définis par une étude de l’ONS établie en 2011…Laquelle étude est en voie d’actualisation » a-t-il encore précisé. Ces statistiques peu fiables seront bientôt très précises avec la numérisation. Parallèlement à cette recherche de solutions, le commerce informel, lui, se « modernise ». Il passe au e-commerce. Même des marchands de fruits et légumes s’y mettent. Boukhedache déplore le fait que « la loi 18/05 promulguée en 2018, qui régit cette activité (le e-commerce) souffre d’insuffisances ». Avant d’ajouter qu’une « commission multisectorielle, récemment installée, est chargée de réexaminer cette loi pour la mettre à niveau ». Ceci dit, les prix sur les marchés internationaux sont en hausse. Tout récemment, l’État a dû plafonner les prix du café. Pour bien faire il faut aussi veiller à la disponibilité des autres produits et à protéger le pouvoir d’achat des citoyens. La nature sociale de l’Algérie nouvelle l’exige !
Zouhir Mebarki

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