Il n’y a pas de sécurité alimentaire sans sécurité sanitaire des aliments. « Les aliments insalubres contenant des bactéries, des virus, des parasites ou des substances chimiques nocifs causent plus de 200 maladies, allant de la diarrhée aux cancers » averti l’OMS. Pour être plus précis, des études scientifiques estiment que 90% des cas de diabète de type 2, 80 % des maladies cardiaques, 70 % des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et 70 % des cas de cancer du côlon, sans oublier l’obésité, le cholestérol, l’ostéoporose, l’hépatite A, la fièvre typhoïde et la liste n’est pas exhaustive, sont liés à l’alimentation. Les premières victimes innocentes sont les enfants. Les autres victimes le sont soit par ignorance, soit par inconscience. Il y a ceux qui ingurgitent au lieu de manger. Il y a ceux qui subissent les agressions chimiques tels que certains pesticides dans l’agriculture, les additifs dits alimentaires dans l’industrie de transformation, il y a aussi les causes liées à l’hygiène des aliments. Pour toutes ces raisons et devant le nombre croissant des maladies « de la fourchette », l’État a décidé d’intervenir pour protéger les consommateurs. C’est ainsi que le ministère de la Santé, par la voix du Dr Djamel Fourar, a présenté, mercredi dernier, le Plan national de sécurité sanitaire des aliments 2024-2030 « qui vise à protéger la santé publique et les consommateurs ».
Ce plan a été minutieusement élaboré en partenariat avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et avec la participation de 11 ministères ainsi que des organisations de protection des consommateurs, d’experts et de chercheurs. C’est dire toute l’importance qu’accorde l’État à la sécurité de notre assiette. Ce qui a tiré la sonnette d’alarme ce sont ces chiffres stressants de 4 millions de diabétiques en Algérie, ces 35 778 décès en 2022 dus aux cancers, révélés en octobre dernier, par le Pr Mohamed Oukkal, chef de service oncologie au CHU de Beni Messous et membre de la Commission nationale de prévention contre le cancer, ce sont ces 60.000 cas d’AVC enregistrés chaque année, … etc. Ce plan national s’articule autour de cinq objectifs : « les renforcements de la réglementation, des systèmes d’évaluation des risques, de surveillance et d’alerte, des inspections et de surveillance et un plan de communication pour l’intensification des campagnes de sensibilisation », a précisé Fourar. Tout en rappelant que ce « processus va de la production agricole à la consommation en passant par la transformation et la vente ». En clair, les produits utilisés dans l’agriculture seront conformes aux normes. Seront surveiller de près également les intrants de la transformation ainsi que les conditions de transports et de stockage alimentaire et une plus grande sensibilisation pour une meilleure hygiène des aliments. Tout ceci est très rassurant. Reste à surveiller l’application de ce plan sur le terrain. Cela en vaut la peine car outre la sauvegarde et le bien-être de la population, la charge économique de ces maladies est énorme.
Zouhir Mebarki