Qui a cru un jour que l’Algérie allait faire pencher la balance du commerce extérieur en faveur des exportations ? On ne dit pas que le pétrole et le gaz sont finis, mais l’économie nationale en dépend de moins en moins. Jusqu’à quelques années en arrière en effet, dire que notre pays arrivera un jour à exporter hors-hydrocarbures était au mieux, un slogan creux, et au pire, un miracle pour les défaitistes. Dans un pays devenu un bric-à-brac pour l’importation, la tendance était à la méfiante. Aujourd’hui, les choses ont changé. Il y a une véritable dynamique économique qui repose sur la diversification. Ce n’est pas une vie de l’esprit, mais bien une réalité que les chiffres confirment. On a atteint la barre des 7 milliards de dollars, on veut 13 milliards dans le court terme et on vise 30 milliards à l’horizon 2030. C’est une ambition réaliste pour un pays qui aspire à une place dans le gotha des pays émergents. Ces derniers jours, en effet, on assiste, à des opérations tous azimut d’exportations de nos produits vers des pays de notre continent et en Asie. Tiens, regardons un peu l’effet de la pâte à tartiner « El-Mordjene » qui fait actuellement un tabac en Europe. Ce produit algérien a fait une véritable percée dans un marché réputé une chasse gardée pour les grosses marques. Derrière, c’est l’image du produit algérien qui est véhiculée. Ainsi, hier, le groupe Sonelgaz a procédé à l’exportation d’une importante cargaison de différentes pièces de rechange pour compteurs d’électricité vers notre voisin de l’Est, la Tunisie. Dans son communiqué, le Groupe dit avoir été guidé par le souci d’augmenter la part des exportations hors hydrocarbures du pays. Il a dit aussi, ce qui est une fierté nationale, que les pièces de rechange exportées ont été fabriquées par sa filiale industrielle, à savoir SAIEG, basée à El Eulma. Là encore, la stratégie d’exportation est une réussite puisqu’elle tient compte de la proximité algéro-tunisienne. Il y a moins de frais lié au transport des marchandises. Ce n’est pas la seule opération réalisée avec succès par le leader algérien de l’électricité et du gaz. Le même jour, soit hier, Sonelgaz a annoncé que dans le cadre de plusieurs contrats et accords pour l’exportation vers le marché extérieur, comme suite logique à une entreprise qui a atteint l’autosuffisance au niveau du marché local, a vendu d’importants équipements électriques vers l’Irak. Pas que, puisqu’elle a réussi le pari de relancer « des partenariats commerciaux importants sur les plans local et international » Cette prouesse sur le marché extérieur a été réalisée niveau de l’usine de son usine General Electric Algeria Turbines (GEAT) à Batna. C’est dire que l’Algérie est capable du miracle !
Farid Guellil