Accueil ACTUALITÉ NORMALISATION  AVEC L’ENTITÉ SIONISTE : L’État palestinien, le préalable de l’Arabie saoudite

NORMALISATION  AVEC L’ENTITÉ SIONISTE : L’État palestinien, le préalable de l’Arabie saoudite

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L’Arabie saoudite confirme sa démarche de distanciation avec les États-Unis en refusant d’adhérer aux Accords d’Abraham qui visent la normalisation des relations avec l’entité sioniste mais excluent la perspective d’un État palestinien. Pour le ministre des Affaires étrangères saoudien, le prince Fayçal Ben Farhane Abdallah Al-Saoud, l’accord d’établissement d’un État palestinien est une condition préalable pour que l’Arabie saoudite «normalise» ses relations diplomatiques avec Israël. Il estime que, donner un État aux Palestiniens, c’est la priorité. La déclaration du ministre des Affaires étrangères saoudien faite dans une interview à la télévision « Bloomberg » à Davos, en Suisse, rejoint le contenu de la Déclaration d’Alger qui a sanctionné la 31e session du Sommet arabe. Cette Déclaration insiste sur l’«importance de la centralité de la cause palestinienne, du soutien absolu aux droits inaliénables du peuple palestinien, y compris son droit à la liberté, à l’autodétermination et à l’établissement de l’État de Palestine indépendant, pleinement souverain sur les lignes du 4 juin 1967, avec El-Qods Est pour capitale, le droit au retour et à l’indemnisation des réfugiés palestiniens, conformément à la résolution 194 de 1948 de l’Assemblée générale des Nations unies ». La Déclaration d’Alger a affirmé « l’attachement à l’Initiative arabe de paix de 2002, avec tous ses éléments et priorités, et engagement vis-à-vis d’une paix juste et globale en tant qu’option stratégique pour mettre fin à l’occupation israélienne de toutes les terres arabes, y compris le Golan syrien, les fermes de Chebaa et les collines libanaises de Kafr Shuba, et résoudre le conflit arabo-israélien sur la base du principe de « la terre contre la paix », du droit international et des résolutions pertinentes de la Légalité internationale». Elle a été adoptée par les dirigeants des États arabes, réunis à  Alger les 1er et 2 novembre 2022, à l’occasion de la trente et unième session ordinaire du Conseil de la Ligue des Etats arabes au niveau du sommet. La position de l’Arabie saoudite contraste avec celle du Maroc qui a marchandé sa «normalisation» avec l’entité sioniste en échange de la « reconnaissance » de son occupation illégale du Sahara occidental. En posant comme préalable, l’établissement d’un Etat palestinien indépendant, pleinement souverain sur les lignes du 4 juin 1967, avec El-Qods Est pour capitale, les dirigeants saoudiens n’ignorent pas que le régime actuel israélien dirigé par Netanyahou est foncièrement hostile à cette perspective. L’Arabie saoudite se range donc plutôt dans le camp des nombreux pays arabes qui ont refusé de se plier aux pressions américaines et se sont opposés à la normalisation avec l’entité sioniste. Cette marque de relative indépendance est exprimée dans d’autres aspects de la politique internationale de l’Arabie saoudite, surtout depuis que l’opération spéciale militaire russe en Ukraine a  créé les  conditions pour un nouveau système de relations internationales.
Au forum économique mondial de Davos en Suisse, le ministre des Finances du royaume saoudien Mohammed Al-Jadaan, cité par l’agence russe Russia Today, a fait savoir que son pays était prêt à dédollariser une partie de ses échanges commerciaux. «Il n’y a aucun problème à discuter de la manière dont nous réglons nos accords commerciaux, que ce soit en dollar américain, en euro, en riyal saoudien» a-t-il déclaré à Bloomberg TV le 17 janvier. Le ministre saoudien des Finances précise que cette démarche vise avant tout à «améliorer le commerce dans le monde». Les observateurs ont noté qu’après le refus d’appliquer les sanctions contre la Russie, malgré la forte pression occidentale, et, au contraire, la réaffirmation, à chaque occasion, de la volonté de renforcer la coopération avec ce pays, ajouté au refus d’augmenter sa production pétrolière, à l’encontre des intérêts des États-Unis, puis le projet ouvertement affiché de rejoindre les BRICS, l’Arabie saoudite a montré clairement son abandon de la politique de suivisme à l’égard des États-Unis.
M’hamed Rebah

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