Un sentiment de gêne s’est emparé des Marocains après la délocalisation de la première demi-finale de la Coupe du monde des clubs, de Rabat vers Marrakech, à cause du piteux état de la pelouse du stade Moulay-Abdellah rendue impraticable par les chutes de pluie qui s’abattent depuis samedi sur la capitale marocaine. Le décor qu’a présenté le deuxième quart de finale entre les Mexicains de Cruz Azul et les Australiens de Western Sydney (3-1) samedi dernier lorsque la pelouse du stade Moulay-Abdellah s’est transformée en patinoire a donné lieu à des critiques acerbes de la part des Marocains qui misaient sur une organisation inédite de la compétition, comme l’avaient assuré les responsables de la Fédération locale eux-mêmes. Mais il a suffi que la pluie s’invite dès le deuxième jour de la compétition pour que les carences de la pelouse du stade de Rabat soient mises à nu, reconnaissent les citoyens marocains interrogés par l’APS à Rabat. « C’est une honte pour nous. Les responsables du stade Moulay-Abdellah ont donné un coup dur à l’image de marque du Maroc qui avait pourtant tout prévu pour que ce Mondial soit inédit dans tous ses aspects, mais la pluie a tout faussé (…) On se demande d’ailleurs à quoi ont servi les grosses sommes d’argent dépensées pour la rénovation du stade de Rabat », s’interroge Merouane, un étudiant en informatique doublement déçu par l’élimination du MA Tetouan et le « scandale » de la pelouse du stade de Rabat. Pour sa part, Mohamed, un jeune ouvrier, rencontré dans le train à destination de Marrakech, a interpellé qui de droit, pour prendre les mesures nécessaires à l’encontre des responsables du « scandale ». « Et dire que le stade est resté fermé pendant un bon bout de temps pour le rénover. Selon la presse locale, l’on a dépensé 22 millions de dollars pour réhabiliter le complexe sportif. À l’arrivée, l’on nous offre ce triste spectacle auquel on a eu droit lors du match de samedi dernier », regrette-t-il. À présent que les organisateurs du tournoi ont décidé de délocaliser à Marrakech le rendez-vous de mardi entre le Real Madrid et Cruz Azul du Mexique, les détenteurs des tickets de cette rencontre — des sésames épuisés depuis déjà plusieurs jours — se retrouvent dans l’expectative. C’est ce que traduit parfaitement le jeune Rachid, fonctionnaire dans une entreprise d’assurance à Casablanca et supporter acharné du club espagnol. « J’étais impatient de me rendre à Rabat qui n’est pas loin de Casa pour voir à l’œuvre et pour la première fois mon équipe préférée, mais la décision des organisateurs à chamboulé tous mes plans. À présent, je dois faire un long voyage à Marrakech. Cela dit, je ne connais rien maintenant du sort du billet que je détiens. Je me demande d’ailleurs pourquoi l’on n’a pas programmé dès le départ une ville, autre que Rabat, pour abriter les rencontres du Mondial, du moment que la pelouse du stade Moulay-Abdellah est en mauvais état depuis longtemps », s’est-il emporté.