Ghaza, affamée et meurtrie, n’est pas seule dans sa nuit interminable. Les cris de ses enfants résonnent jusqu’aux confins du monde et empêchent les consciences libres de dormir.
La famine qui étrangle l’enclave palestinienne prive les peuples d’humanité de la paix du cœur et du repos de l’esprit. « Ghaza teste aujourd’hui notre humanité », rappellent les militants, « soit nous sommes avec elle, soit nous tombons avec elle dans l’échec du devoir moral ». C’est dans ce contexte qu’ont eu lieu, samedi et dimanche, des manifestations de masse dans de nombreuses capitales et grandes villes à travers le monde. Londres, Birmingham, Berlin, Stockholm, Paris, Madrid, Rome, Damas, Séoul, Aarhus, Istanbul ou encore Helsingborg ont été le théâtre de marches populaires exigeant l’arrêt immédiat de l’agression sioniste contre Ghaza, le cessez-le-feu et l’entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave assiégée. Les participants, munis de drapeaux et de banderoles palestiniens, ont dénoncé les crimes de guerre et massacres commis par l’occupation sioniste contre le peuple palestinien, en particulier contre les enfants et les femmes. Ils ont condamné la politique internationale de « deux poids, deux mesures » et appelé à la responsabilisation de l’entité sioniste pour ses violations répétées du droit international. Depuis le 7 octobre 2023, l’occupation mène une agression génocidaire barbare contre Ghaza, ayant déjà causé plus de 62 622 martyrs et 157 673 blessés, selon les autorités sanitaires palestiniennes, sans compter des milliers de disparus. La majorité des victimes sont des femmes et des enfants, confirmant la dimension de massacre ciblé dénoncée par les organisations humanitaires.
La contestation gagne aussi le terrain politique
Les mobilisations ne se limitent pas à la rue. Sur le terrain politique, des évolutions marquantes se dessinent. Au Royaume-Uni, des dizaines d’anciens militants du Parti travailliste rejoignent désormais « Your Party », le nouveau mouvement lancé par l’ex-leader travailliste Jeremy Corbyn. Corbyn a affirmé que les fondations de ce parti reposent sur la paix, la justice sociale et le refus de l’armement de l’entité sioniste. « Ce que nous défendons, c’est le respect des droits humains et la justice partout dans le monde, pas seulement en Grande-Bretagne», a-t-il déclaré. Selon lui, l’objectif est de bâtir une stratégie politique et économique fondée sur la redistribution du pouvoir et de la richesse, une alternative aux politiques guerrières actuelles. «Ce n’est pas mon parti, , c’est le parti du peuple», a-t-il insisté.
L’Australie rejoint le mouvement de solidarité
En Australie, la mobilisation a également pris une ampleur historique. Dimanche, des milliers de manifestants ont envahi les rues dans plus de 40 villes, notamment Sydney, Brisbane et Melbourne. Selon les organisateurs du mouvement Palestine Action, environ
350 000 personnes ont participé aux manifestations, avec près de 50 000 personnes rien qu’à Brisbane – un chiffre contesté par la police, qui a avancé une estimation de 10 000. À Sydney, le coordinateur des marches Josh Lees a expliqué que «les Australiens sont sortis massivement pour demander la fin de l’épuration génocidaire à Ghaza et réclamer des sanctions contre l’entité sioniste ». Les slogans « Palestine libre » ont rythmé les cortèges, tandis que des milliers d’étendards palestiniens flottaient dans les rues. Cette mobilisation survient dans un climat diplomatique tendu entre Canberra et Tel-Aviv.
En effet, le Premier ministre australien Anthony Albanese a annoncé, le 11 août, que son gouvernement reconnaîtrait officiellement l’État de Palestine, une décision conditionnée à des engagements précis de la part de l’Autorité palestinienne. Cette annonce a suscité une vive réaction du Premier ministre sioniste Benyamin Netanyahou, qui a durci ses propos à l’égard de l’Australie. Canberra s’aligne ainsi sur d’autres pays comme la France, le Royaume-Uni et le Canada, qui ont déjà pris des mesures similaires. Cette orientation politique reflète la pression croissante des opinions publiques occidentales, de moins en moins disposées à tolérer le soutien de leurs gouvernements à une guerre génocidaire largement documentée par les Nations unies et les ONG. Partout, les voix se lèvent pour exiger l’arrêt des livraisons d’armes aux forces d’occupation, que ce soit en provenance des États-Unis, de l’Union européenne ou d’autres alliés militaires.
Les peuples rappellent que leur solidarité ne se limite pas aux slogans, mais s’exprime dans les urnes, dans les partis politiques émergents et dans la rue. La guerre menée contre Ghaza a ainsi provoqué un basculement inédit : les peuples se mobilisent contre leurs propres gouvernements, accusés de complicité dans un génocide. Entre contestations de masse, ruptures politiques et pressions diplomatiques, l’affaire palestinienne impose aujourd’hui au monde un choix clair : celui de l’humanité ou celui de l’indifférence.
M.Seghilani













































