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Mobilis : Saâd Damma limogé

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Le P-DG de l’opérateur national de téléphonie mobile Mobilis, Saâd Damma, a été évincé de son poste à la tête de cette entreprise publique, appendice du groupe Algérie Télécom. C’est ce qu’à annoncé, dans un communiqué rendu public jeudi dernier, le département d’Imane Houda Feraoun, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (MPTIC). Pour rappel, Saâd Damma a été porté à la tête de l’opérateur public en avril 2012. Cette décision de limogeage intervient dans un moment particulier, caractérisé par une polémique grandissante, née du partenariat passé, par le premier opérateur national de téléphonie mobile avec la société française Orange, opérant dans le même domaine. Cet accord a été conclu en 2013, lors d’une rencontre entre représentants d’entreprises algériennes et françaises. Plus au-delà, les interrogations que suscite une telle décision ne font qu’enfler davantage, sachant que le débat sur la question de la privatisation du secteur public notamment, fait déjà son chemin. En effet, il en ressort clairement à travers la décision du MPTIC que le premier responsable de Mobilis n’a pas donné satisfaction, du moins ce que laissent entendre les pouvoirs publics dans ce message officiel. Vraisemblablement, l’on reproche à Damma d’avoir manqué de donner des résultats probants, quant aux objectifs assignés à sa mission à la direction de l’entreprise, laquelle exprime un besoin de redynamisation qui se fait ressentir, a justifié le ministère de tutelle pour le limogeage de ce responsable. Et de motiver encore cette mise à l’écart, par l’impérative nécessité de placer Mobilis dans une position concurrentielle, de par notamment le changement et la mutation rapides qui caractérisent le secteur des technologies modernes, en perpétuel essor. Que cache donc ce licenciement, si ce n’est la brèche ouverte à l’opérateur français, en quête de parts dans un marché juteux, sachant que Mobilis ne manque pas d’ambitions d’autant qu’il jouit de quelques 10 millions d’abonnés. Il était question lors de cette réunion, que Mobilis ouvre 20% de son capital social au profit de cet opérateur, qui tente d’arracher un accord pour s’accaparer d’une partie d’investissements de l’entreprise nationale. L’autre indice on ne peut plus clair des velléités de la société française, étant l’ouverture au début de l’année en cours de son premier magasin à Hydra (Alger). à défaut de s’approprier d’une quatrième licence mobile, qui ne voit pas le jour jusque là en Algérie, Orange affiche grandes ses dents. Profitant de cette aubaine, Orange compte aller doucement mais sûrement lorsqu’il s’agit de mettre la main sur Mobilis. Ceci, d’autant plus que la nouvelle loi de Finances de 2016 adoptée récemment contient des dispositions qui incitent à la cession de part de l’entreprise publique. Selon des sources concordantes, Saâd Damma a été pour beaucoup dans la dynamique qu’a connue Mobilis, depuis notamment qu’il était à ses commandes. D’autre part, selon des indiscrétions, les pouvoirs publics reprochent à l’opérateur français ses accointances étroites avec des partenaires d’Israël. Il s’agit de l’opérateur Partner Communications, s’avérant être une entreprise qui œuvre pour le financement de la colonisation de l’occupant sioniste en Palestine.

Le redéploiement massif du réseau de télécommunication de cet opérateur sur les territoires occupés, lui a permis de servir l’armée israélienne. Au-delà donc, des ambitions commerciales d’Orange de vouloir s’approprier d’une part de marché de Mobilis, ce sont des considérations politiques qui accentuent la décision des pouvoirs publics algériens, qui semblent, afficher une certaine méfiance envers la société française. Par ailleurs, selon des médias de l’Hexagone, les services du renseignement sécuritaire français opéraient des écoutes téléphoniques en Algérie à travers l’aide d’Orange qui a mis à ses services ses moyens et sa technologie de télécommunication. Ce sont, là, donc, en quelque sorte, certaines des raisons ayant fait qu’aujourd’hui, l’Algérie veut plus que jamais reprendre à 100% le contrôle de son premier opérateur mobile national. Selon encore d’autres sources, le partenariat passé entre les deux entreprises profite plus au partenaire français, plus qu’il ne génère de la valeur ajoutée à Mobilis. à travers la mise à l’écart de Saâd Damma, le MPTIC entend-t-il donc récupérer le manque à gagner qui échappe au contrôle de l’opérateur national ou bien ne serait ce que l’arbre qui cache la forêt ? Nous y reviendrons sur cette affaire qui n’a pas encore livré tous ses secrets.
Farid Guellil

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