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Mise en place d’un gouvernement d’union nationale libyen : les antagonistes se concertent à Tripoli

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De fortes déflagrations et des tirs ont retenti, très tôt hier matin, dans la capitale libyenne, à moins d’une semaine de l’instauration, par les autorités installées à Tripoli, de «l’’état d’urgence maximal», à l’aube, vendredi dernier, dans la capitale. Avant midi, hier, la presse libyenne a annoncé l’arrivée, à Tripoli, du chef du gouvernement d’union nationale Fayez Es-Sarradj, accompagné de membres du Conseil présidentiel. C’est à la base navale de Tripoli que les responsables libyens sont arrivés, après avoir tenté de rejoindre la Capitale, dimanche soir, par voie aérienne, en provenance de Tunis, mais en vain. Suite au refus des autorités de Tripoli d’autoriser l’atterrissage de son avion, menaçant même de l’usage des armes. Parrainé par la communauté internationale, les Nations unies (ONU) en l’occurrence, le gouvernement de Fayez Es-Sarradj a annoncé, mardi dernier, «sa volonté» de s’installer à Tripoli, «dans les tout prochains jours». Après deux changements survenus dans la composante dudit gouvernement, celui-ci n’ayant pas réussi à avoir l’aval des deux Parlements rivaux en Libye, et après un troisième de ses membres, et à défaut de vote du Parlement, c’est sur le soutien exprimé par ce denier, à l’exécutif de Serradj, que le Conseil présidentiel a annoncé, 12 mars dernier, l’entrée en fonction de ce gouvernement d’union. Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a plaidé, mardi, en visite officielle en Tunisie, pour l’installation du gouvernement libyen d’union nationale, dans la Capitale, pour que ses membres, «assument leurs responsabilités», notamment dans la relance de la gestion des affaires du pays, à l’arrêt depuis plus de cinq ans. Situation survenue dans ce pays, après l’effondrement des institutions libyennes, suite à la crise de 2011, qui s’est vite transformée en conflit armé, précipitant l’intervention de l’Otan, plongeant le pays dans un chaos. «Je me joins aux appels en Libye et dans la région pour que le Conseil présidentiel s’installe à Tripoli», avait déclaré le SG des Nations unies (ONU), avant d’ajouter, «si la sécurité le permet, et prenne toutes les mesures indispensables à un transfert du pouvoir pacifié et ordonné au gouvernement d’union», a dit Ban Ki-moon.

Mais les autorités à Tripoli et certains groupes armés, s’opposant ouvertement au gouvernement d’union nationale, ont mis en garde, de leur côté, «contre l’installation» en Libye du gouvernement de Serradj, après avoir annulé les vols à destination de Tripoli dimanche et lundi derniers. Paraphé sous l’égide de l’ONU, par les factions libyennes ayant pris part au processus de dialogue inter-libyen, seule voie à même de prémunir le pays du pire scénario le guettant, notamment avec l’implantation des terroristes de Daech, rendu possible par le chaos libyen, le SG de l’ONU a réitéré son appel, à la Chambre des représentants -le Parlement reconnu internationalement- à assumer ses responsabilités en mettant en œuvre toutes les dispositions de l’Accord politique» conclu décembre dernier.
Dans la soirée de samedi dernier, le Conseil présidentiel a proclamé, dans un communiqué, l’entrée en fonction d’un gouvernement d’union nationale, et, hier, c’est l’annonce de l’arrivée, à Tripoli, du chef du gouvernement d’union nationale, Fayez As-Sarradj, accompagné de membres du Conseil présidentiel. Par ailleurs, au terme du conclave à Tunis, le 22 mars dernier, les pays voisins de la Libye,-Algérie, Tunisie, Égypte, Soudan, Niger et le Tchad- ont insisté, dans le communiqué final, sur «la nécessité de l’installation» à Tripoli du gouvernement d’union libyen, afin, ont ils précisé, de «contenir» la menace des groupes terroristes, dont ceux de Daech.
Exprimant outre leurs inquiétudes et leur préoccupation, quant à «la multiplication (…) des groupes terroristes et leur contrôle de certaines régions libyennes, une source d’inquiétude extrême», ont indiqué les responsables des pays précités, «notamment pour la stabilité des pays voisins (à la Libye, ndlr)». Appelant à «accélérer» le départ pour Tripoli des membres du gouvernement libyen d’union nationale, et de son installation, pour qu’il puisse entamer son travail. Ne manquant pas de rappeler leur opposition à toute intervention militaire étrangère en Libye, ses pays voisins, réunis à Tunis, ont souligné que celle-ci ne peut se traduire sans la demande dudit gouvernement libyen. Pour sa part, l’Émissaire de l’ONU en Libye, Martin Kobler, a appelé, de son côté, à réformer et unifier les forces de sécurité libyennes, indiquant qu’«une future armée doit inclure des éléments de l’Est, de l’Ouest et du Sud (…)», a-t-il précisé, ajoutant que «tous les éléments qui font partie de la réalité politique, incluant aussi le général Haftar (…) qui doit faire partie d’une solution», a-t-il jugé.
Karima Bennour

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