Le Directeur de recherche au Centre de recherche économique appliquée pour le développement (Crea) et spécialiste de la migration, Mohamed Saïb Musette a affirmé, hier, lors du Forum du «Courrier D’Algérie» qu’il y a un manque de visibilité en terme de statistique concernant l’immigration en Algérie et dans le monde, précisant ainsi que malheureusement, on n’a pas pu dénombrer le nombre exact des migrants irréguliers existant en Algérie, ni le nombre d’immigrants algériens qui sont à l’étranger… !. De même, il ajoute que : «D’après mes études, j’ai compris même dans le monde, personne ne sait le nombre exact de ces migrants irréguliers». Toujours dans le même contexte, Il considère le seul moyen où on peut compter ce nombre de migrant… Si, lorsqu’on procède à des campagnes de régularisations : «Là on arrive à avoir une idée du nombre exact de personnes qui sont en situation irrégulière», a-t-il estimé. Plus que cela, il a affirmé que : «Sans concertation et sans un changement d’information entre les pays concernant ces flux migratoires … On ne pourra avoir aucune possibilité de maîtrise de la situation». Évoquant, les dynamiques migratoires «sub-sahariennes» vers l’Algérie, notamment celles maliennes et nigériennes, le même responsable a indiqué, dans ce contexte que ces immigrations «circulaires» existaient déjà. : «Les maliens et les nigériens qui migrent en Algérie sont là pour travailler… et les travaux les plus durs sont faits par ces derniers», a-t-il expliqué. Avant d’enchainer : «d’autant plus que l’Algérie a besoin de la main-d’œuvre africaine». Abordant aussi la question des réfugiés en Algérie, Musette a affirmé, toutefois que l’Algérie compte, d’après les statistiques des Nations unis, 160 000 réfugiés entre : réfugiés sahraouis, syriens … : «et une cinquantaine de réfugiés camerounais et de la République démocratique du Congo», a-t-il ajouté, également. Cette occasion était aussi pour lui d’évoquer la réalité de ces réfugiés en Algérie. L’orateur a regretté, encore que l’Algérie n’a toujours pas de lois sur les réfugiés. Pour ce qui est de la migration estudiantine, l’invité du Forum a souligné, dans ce sillage, que près d’un diplômé sur deux à l’intention de quitter l’Algérie : «Le principal constat de mon étude menée en 2016 (pour les Nations unis) sur l’insertion des diplômés de l’enseignement supérieur dans les trois universités à Biskra, Tlemcen et Béjaïa… montre, aussi que 50 % de diplômés (sortis en 2015) et qui travaillent, ont l’intention de quitter également l’Algérie et 30 % ont pris, déjà des initiatives, ils sont entrain de prospecter vers où ils vont partir», a-t-il regretté, dans ce sens.
Mehdi Isikioune